De façon croissante, le monde dans lequel nous vivons est complexe, global et interdépendant. Les défis auxquels les générations actuelles et futures sont confrontées sont par nature croissants et à long terme. Leurs solutions requièrent très certainement une nouvelle façon de penser et de résoudre les problèmes, façon collective, interdisciplinaire et mondialement orientée. La compassion seule ne suffit pas pour s’engager dans le monde. Nous devons compléter la compassion par des prises de décision responsables fondées sur la compréhension des systèmes plus vastes dans lesquels nous vivons.
Le Domaine Mondial peut paraître intimidant de prime abord mais il est édifié sur les mêmes connaissances et compétences explorées dans les domaines Personnel et Social, simplement étendus à nos communautés, à nos sociétés ainsi qu’à la communauté mondiale. L’idée est que, de la même façon que nous pouvons comprendre notre propre comportement et celui des autres, la capacité à comprendre comment les systèmes fonctionnent est également innée. En approfondissant cette prise de conscience et en appliquant une pensée critique à des situations complexes, un engagement éthique peut voir le jour. En évitant notre tendance à fragmenter les questions en petits morceaux sans liens entre eux, la résolution des problèmes devient un processus plus holistique.
Le Domaine Mondial est exploré grâce aux points suivants :
- Prendre en compte l’interdépendance
- Reconnaître notre humanité commune
- L’engagement communautaire et mondial
Prendre en compte l’interdépendance
L’interdépendance est le concept que les choses et les événements ne surgissent pas hors d’un contexte, mais, au lieu de cela, qu’ils dépendent d’un éventail d’autres choses et événements pour exister. Par exemple, un simple repas mangé par nous provient d’un vaste réseau de sources et d’individus si l’on retrace leurs composants dans le temps et l’espace. L’interdépendance signifie également que des changements dans un domaine conduisent à des changements ailleurs. Les effets possèdent des causes, et, de fait, surgissent grâce à une diversité de causes et de conditions.
Le but d’une réflexion sur l’interdépendance n’est pas de développer une compréhension sèche de la façon dont nos systèmes mondiaux fonctionnent, mais de mettre en relation la connaissance de nos besoins pour nous-mêmes, pour les autres et pour la planète. On peut explorer l’interdépendance à partir de deux perspectives :
- La compréhension des systèmes interdépendants
- Les individus au sein d’un contexte de systèmes
La compréhension des systèmes interdépendants concerne le fait de déplacer la mise au point « interne » vers « l’autre » à une mise au point « externe » sur des systèmes plus vastes. Nous orientons notre conscience vers une compréhension des principes d’interdépendance et des systèmes globaux, tels que la causalité. Avec les individus au sein d’un contexte de systèmes, nous reconnaissons comment notre existence, et celle des autres autour de nous, est intimement reliée à un vaste réseau d’événements, de causes et de gens tout autour du monde.
La compréhension des systèmes interdépendants
L’interdépendance est tout autant une loi de la nature qu’une réalité fondamentale de la vie humaine. Personne n’est en mesure d’entretenir la vie, moins encore de la faire s’épanouir, sans le soutien d’innombrables autres individus qui travaillent à fournir les besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau et le couvert, de même que les infrastructures d’accompagnement d’une infinité d’institutions responsables de l’éducation, de la mise en application de lois, de la gouvernance, de l’agriculture, des transports, de la santé publique, etc. Des crises majeures et bien documentées, telles que la récession internationale des années 2007-2009, et les préoccupations croissantes au sujet du changement climatique et de la violence généralisée des conflits, démontrent ce genre d’interdépendance économique et écologique à un niveau mondial.
Dans les sociétés traditionnelles, un sentiment de connexion aux autres était implanté beaucoup plus profondément dans la vie de tous les jours. La survie dépendait souvent du partage et de l’échange de ressources ainsi que sur d’autres types de coopération sociale, allant de la moisson des récoltes à la construction de bâtiments, jusqu’à la lutte contre les prédateurs. Depuis la révolution industrielle, mus par le désir d’améliorer le statut économique, nous sommes devenus plus mobiles et déconnectés de la communauté. Cela a donné naissance à une illusion d’indépendance, rendant plus facile de croire qu’avec l’âge adulte nous n’avons plus besoin des autres. Ce sentiment erroné d’autosuffisance contribue à accroître un sentiment d’isolement social et psychologique. Nous sommes des êtres éminemment sociaux dont la survie même, tout comme le bien-être psychologique, dépendent des relations avec autrui.
Les individus au sein d’un contexte de systèmes
Afin de donner un sens à notre compréhension des systèmes interdépendants, nous devons le compléter en regardant la manière dont nous nous intégrons tous dans un tableau d’ensemble plus large. Cela aide à contrer la tendance à nous voir à tort comme déconnectés des autres, ou, d’une certaine façon, indépendant d’un système plus vaste. Parvenus à ce point, nous explorons nos relations avec d’autres êtres humains et leur complexité. Les incidences sont de trois sortes :
- Un sentiment authentique de gratitude pour les autres à un niveau systémique
- Une conscience approfondie du potentiel que nous avons de façonner la vie d’autrui
- Une aspiration grandissante à s’engager dans des actions en mesure d’assurer un plus grand bien-être
Nous commençons par voir que notre comportement affecte les autres et vice versa. Nous explorons alors les différentes manières dont les autres contribuent à notre bien-être. On peut faire cela en dressant une liste et en la parcourant encore et encore. Plutôt que de nous concentrer juste sur les gens que nous connaissons dans le Domaine Social, ici nous incluons un spectre beaucoup plus large : des individus, des communautés et des systèmes que nous pouvons très bien ne pas connaître personnellement. Comprendre que nous ne pouvons pas prospérer – voire survivre – sans le support d’innombrables individus est alors essentiel pour développer une authentique appréciation de la valeur des autres.
Tout le monde joue un rôle dans le vaste réseau de gens qui soutiennent nos existences. Quand nous réalisons cela, nous développons un sentiment de réciprocité. Nous n’avons plus besoin de voir exactement comment les autres nous sont bénéfiques avant d’accepter que, d’une certaine manière, très probablement, il y a bénéfice. À mesure que cette conscience grandit, la nature réciproque, mutuellement bénéfique des relations, prend peu à peu le pas sur une vision étroitement centrée sur soi ou purement compétitive. Ce sentiment accru de connexion aux autres travaille directement à contrer la solitude en augmentant notre capacité à éprouver une joie empreinte de sympathie. Indirectement, cela permet d’avoir du plaisir au vu des accomplissements des autres, et fournit un antidote à l’envie et à la jalousie ainsi qu’à une autocritique sévère ou à une comparaison irréaliste avec autrui.
Reconnaître notre humanité commune
Une compréhension plus riche de l’interdépendance, en particulier quand elle est combinée avec les compétences cultivées dans le Domaine Social de préoccupation empathique, devrait conduire à un sentiment plus grand de souci des autres et à une reconnaissance des moyens par lesquels nous sommes tous reliés. Ce sentiment peut être affermi, développé et renforcé en cultivant explicitement une reconnaissance de notre humanité commune. À ce stade, nous nous engageons dans une réflexion critique pour reconnaître comment, à un niveau fondamental, tous les êtres humains partagent certains points communs au regard de leur vie intérieure et des conditions de leur existence. De cette manière, nous pouvons cultiver un degré d’appréciation, d’empathie et de compassion envers n’importe quel individu n’importe où, même envers ceux qui sont éloignés ou apparaissent comme assez différents de nous. Nous explorons notre humanité commune à travers deux aspects :
- La prise en compte de l’égalité fondamentale de tous
- La prise en compte de la manière dont les systèmes affectent le bien-être
Apprécier l’égalité fondamentale de tous a lieu quand on réalise que tout le monde – depuis nos amis et notre famille jusqu’aux étrangers de l’autre côté de la planète – est fondamentalement égal dans son aspiration au bonheur et au bien-être, et dans son souhait d’éviter la souffrance. Prendre en compte la manière dont les systèmes affectent le bien-être consiste à reconnaître que les systèmes globaux peuvent promouvoir ou compromettre le bien-être soit en adoptant des valeurs positives, soit en perpétuant des croyances problématiques.
Apprécier l’égalité fondamentale de tous
Nous étendons la réalisation de l’égalité fondamentale de l’humanité à ceux qui se trouvent en dehors de notre communauté immédiate. Ultimement, nous faisons en sorte d’élargir cette réalisation au monde entier. On fait cela en se focalisant sur ce que nous partageons tous en tant qu’êtres humains, tel que le souhait de prospérer et le désir d’éviter la détresse et l’insatisfaction. Cela aide à réduire les préjugés et notre tendance à ne pas tenir compte des besoins des autres.
En identifiant les autres comme similaires de cette façon, notre groupe peut être étendu jusqu’à inclure des gens de nationalités, d’ethnies, de religions différentes, etc. Cette aptitude est démontrée de différentes manières dans la société, depuis un individu qui donne son sang jusqu’au déferlement de dons charitables qui se produit après une catastrophe naturelle, ou aux protestations d’injustice contre des groupes dont on ne fait pas partie. Le talent pour apprécier l’interdépendance et faire preuve d’empathie envers autrui agit comme antidote aux nombreux obstacles que nous pouvons rencontrer dans nos relations avec les autres, tels que les partis pris, le sentiment de distance et un manque de préoccupation pour les problèmes de celles et ceux qui se trouvent au-delà de notre cercle immédiat.
Quand on se concentre sur soi, le monde paraît petit et nos problèmes et tracas immenses. Mais quand on se concentre sur les autres, le monde s’élargit. Nos problèmes sont remisés à la périphérie de l’esprit et paraissent plus petits, et nous augmentons notre capacité à nous relier et à avoir une action compatissante.
Apprécier la manière dont les systèmes affectent le bien-être
Les systèmes peuvent promouvoir ou compromettre le bien-être à des niveaux culturels et structurels – en mettant en avant des valeur positives, ou en perpétuant des croyances problématiques et des inégalités. On peut prendre du temps pour réfléchir à la manière dont on se sent quand et si on est sujet à l’inégalité, au préjudice, à la partialité ou au favoritisme. On peut également se servir d’exemples tirés de l’histoire et des affaires actuelles pour illustrer les effets de tels systèmes problématiques. Enfin, on peut explorer si les préjugés et les partis pris sont toujours réellement justifiés, ou si tous les êtres humains ont un droit égal à poursuivre le bonheur.
Cultiver une empathie de plus grande ampleur est crucial, car, en tant qu’êtres humains, notre capacité innée pour l’empathie ne paraît pas inclure automatiquement des souffrances sur une grande échelle ou des problèmes au niveau mondial. Par exemple, la plupart d’entre nous ont une forte tendance à éprouver de l’empathie pour une seule victime plutôt que pour un grand nombre d’entre elles. Cependant, en étudiant les questions sous un angle culturel et structurel, notre appréciation et notre perception de la souffrance augmentera de même que la sophistication de nos réponses à la souffrance.
Grâce à la reconnaissance de notre humanité commune, nous pouvons apprendre à communiquer et à coopérer parmi des groupes ethniques et sociaux tout en ayant une compréhension plus réaliste des attentes des autres. Avec une conscience plus grande de ce que nous partageons avec les autres, nous sommes en mesure d’apprécier plutôt que de nous méfier des différences apparentes, ce qui conduit à un sentiment décroissant de préjudice et d’isolement. En comprenant comment le bien-être des individus est façonné par les systèmes, notre empathie gagnera en profondeur et se fera plus englobante, de même que notre réflexion critique sur les solutions possibles à apporter à la souffrance humaine.
Communauté et engagement collectif mondial
Tenir compte de l’interdépendance, être en accord avec les moyens dont les autres nous sont bénéfiques, et reconnaître notre humanité commune peuvent contribuer à créer un sentiment de responsabilité et un désir d’agir. Nous souhaiterons alors naturellement payer de retour les bontés que nous recevons de la société, et agir au nom des autres qui se débattent dans le besoin. Toutefois, comment pouvons-nous nous engager effectivement dans des systèmes complexes ou sur un plan communautaire ou collectif ?
Tout le but de la formation SEE est de nous habiliter à reconnaître et à réaliser notre propre potentiel en tant que citoyens mondiaux compatissants. Pour atteindre cet objectif, il faut explorer deux démarches :
- Notre potentiel pour opérer un changement positif dans la communauté et dans le monde
- S’engager dans des solutions communautaires et collectives au niveau mondial
Ces deux points sont identiques, mais le premier nous aide à reconnaître ce que nous pouvons faire pour mettre en œuvre un changement positif fondé sur nos capacités et sur les opportunités. Le second nous aide à explorer les solutions créatives aux questions affectant notre communauté et le monde.
Notre potentiel pour opérer un changement positif dans la communauté et dans le monde
Si nous avons l’intention de nous engager pour la communauté ou le monde et de répondre à ses besoins d’une façon bénéfique pour nous et pour les autres qui ne donne pas lieu au désespoir mais soit réaliste et efficace, nous devons reconnaître nos limites comme nos capacités. Il est important d’explorer comment tout ne se trouve pas sous notre pouvoir immédiat, et que des problèmes profondément enracinés prennent du temps pour changer. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas nous engager dans une action effective. Certes, si nous nous sentons impuissants face à des questions délicates, cela rendra le fait de cultiver la compassion pour les autres et pour soi-même beaucoup plus difficile. C’est dû au fait que la compassion – le souhait ou l’intention de soulager la souffrance – dépend de l’espoir, la croyance que la souffrance peut être soulagée.
Bien qu’on puisse ne pas être capable de changer un système dans son entier, nous pouvons agir par des moyens qui maximalisent le changement en se focalisant sur des éléments clés à l’intérieur dudit système. Cela peut procurer un sentiment de pouvoir sans qu’on soit dépassé par l’échelle des questions mondiales ni par le niveau des systèmes. Si nous identifions les quelques facteurs clés qui expliquent la plupart des effets dans un système, nous pouvons nous concentrer en nous attaquant à ces facteurs et parvenir à des résultats significatifs. Cela vaut également la peine de réfléchir au fait que même si nous sommes dans l’incapacité d’apporter un changement à grande échelle dans l’immédiat, des changements à moindre échelle que nous pouvons effectuer en valent vraiment la peine. De petits changements aujourd’hui peuvent s’accroître et devenir des changements beaucoup plus vastes dans le futur. Des changements plus larges cumulés peuvent être créés grâce à des actions collectives plus petites, comme de trier des objets recyclables dans une décharge. Grâce à une complète compréhension des systèmes interdépendants, nous avons confiance que des comportements et des actions à petite échelle préparent le terrain pour un impact futur plus grand, même si nous ne pouvons pas en voir directement les résultats.
Des questions sociales et mondiales complexes ont besoin d’être fragmentées en des morceaux plus petits qui peuvent être analysés et pris en compte. Quand on voit comment nos actions peuvent s’attaquer aux composantes plus petites des problèmes, et comment ces composantes se relient de façon interdépendante à des systèmes plus vastes, nous gagnerons en confiance et aurons un sentiment de pouvoir dans l’action. Pour cela, nous avons besoin d’outils de pensée critique habiles. Ici, la pensée critique implique la pratique de la réflexion grâce à des questions complexes modelées par des valeurs humaines fondamentales. Alors que cela ne garantit pas le fait que les actions entreprises soient considérées comme nécessairement bénéfiques par les autres, la pensée critique augmente la probabilité qu’une issue constructive verra le jour.
S’engager dans des solutions communautaires et collectives au niveau mondial
Même s’il n’est pas en notre pouvoir de mettre en œuvre des solutions, nous pouvons toujours réfléchir à des problèmes et à leurs possibles solutions. Nous pouvons utiliser le canevas suivant pour explorer les questions auxquelles nous sommes confrontés :
- Reconnaître les systèmes et leur complexité
- Mesurer les conséquences à court et à long terme des actions
- Évaluer les situations dans le contexte des valeurs humaines fondamentales
- Minimiser l’influence des émotions négatives et des préjugés
- Cultiver une attitude ouverte, collaborative et intellectuellement humble
- Considérer le pour et le contre d’un train de mesures particulier
Trop souvent, les actions sont entreprises sans une correcte évaluation de leurs conséquences à court et à long terme. Quand on examine une question particulière, nous devons aussi penser aux diverses populations qui seront affectées par une série d’actions. Si nous suivons ce processus et devenons familier avec lui, nous commencerons tout naturellement par réfléchir aux implications plus larges des actions et à la manière dont elles peuvent affecter les gens qui, à première vue, paraissent plutôt éloignés de la question. Nous devons également considérer comment les questions se relient aux valeurs humaines fondamentales, et comment les solutions promeuvent l’épanouissement individuel, social et mondial.
L’engagement communautaire et mondial est grandement soutenu par une attitude d’esprit ouverte désireuse de collaborer avec les autres et d’apprendre à respecter leurs points de vue, en tenant compte de leurs opinions, de leurs connaissances et de leurs expériences. Un débat sain est seulement possible quand on considère que les autres utilisent également leur réflexion et leur expérience pour en arriver aux positions qu’ils défendent, même quand ces positions sont différentes des nôtres. Sans humilité intellectuelle et ouverture d’esprit, le débat et le consensus mutuel deviennent impossibles, et la conversation peut dégénérer en un conflit improductif et des luttes de pouvoir.
Il y a peu de problèmes sérieux que nous pouvons résoudre seuls en tant qu’individus sans collaborer et travailler avec les autres, et cela requiert une aptitude à communiquer clairement nos idées et nos valeurs. L’engagement communautaire et mondial est dès lors grandement soutenu par la capacité à articuler notre position, à poser des questions, à apprendre des autres, et à s’engager dans un débat de manière constructive. Être capable de communiquer clairement et de manière articulée sur la base de notre pensée critique et de nos valeurs hautement proclamées, et de parler d’une façon stimulante et inspirante, même au nom de ceux qui n’ont pas voix au chapitre, est un don puissant pour nous tous en tant que citoyens mondiaux et dirigeants avides de transformations.
Résumé
Dans les deux premières parties, nous avons appris à gouvernés nos émotions et à nous engager harmonieusement avec notre famille, nos amis et nos collègues. Dans cette troisième et dernière partie, nous commençons à comprendre comment le monde est interdépendant, comment tous les êtres humains partagent un même désir de bonheur et le souhait d’éviter la souffrance, et comment nos actions peuvent contribuer à amener un changement mondial plus vaste.
Le monde dans lequel nous vivons est complexe. En tant qu’adultes, il peut nous sembler parfois que nous pouvons subsister et survivre par nous-mêmes, sans l’aide de personne d’autre. On peut avoir l’impression que les compagnons humains à travers le monde ne comptent pas – après tout, ils sont tellement différents de nous. Et souvent, il peut paraître impossible ou trop difficile d’engager un quelconque changement réel dans le monde. Quand on comprend la réalité de nos situations – comment toute la nourriture que nous mangeons, les habits que nous portons, les voitures que nous conduisons viennent du travail des autres, tout naturellement nous éprouverons un sentiment de gratitude à leur égard. Quand on voit que ces compagnons humains souhaitent également le bonheur, tout comme nous, nous développerons le désir qu’ils soient heureux. Enfin, en sachant que de petites actions s’accumulent pour créer des résultats plus vastes, nous serons confiants dans le fait que quels que soient les actes constructifs que nous faisons – aussi petits soient-ils – ils seront bénéfiques pour le monde.
Ce programme d’entraînement n’est pas destiné à être simplement lu puis oublié ; nous devons le pratiquer, point par point. Nous, les humains, sommes tous différents, mais tous nous affrontons une série de défis tout en frayant notre chemin parmi d’innombrables rencontres individuelles et situations sociales. Quand on en vient à gérer les hauts et les bas de la vie, il existe une distinction claire entre les actions motivées par l’intérêt personnel et celles qui prennent en compte les intérêts d’autrui. Avec une forte conscience de nos impulsions et de nos préjugés, jointe à la capacité de gérer nos réactions et d’examiner de manière critique les situations, nous pouvons faire face à tout ce que nous rencontrons dans la vie. Nous pouvons avancer et réaliser notre propre prodigieux potentiel à être une force de bien : notre propre bien, le bien des autres, et le bien du vaste monde.
Si vous souhaitez en savoir plus, lisez la version intégrale de la Formation SEE et découvrez les autres programmes du Centre pour les sciences contemplatives et pour l’éthique fondée sur la compassion.