Les 37 pratiques du bodhisattva – Version poétique

16:49
Other languages

Du fond du cœur, je vous rends hommage, Lokeshvara, à vous qui pour tous avez une véritable compassion.

À celles et ceux qui ont vu que toutes les choses qui vont et viennent sont intrinsèquement vides, et peuvent ainsi consacrer à la fois leur temps et leurs efforts avec un seul but à l’esprit – « Puissé-je être bénéfique à tous ! » – devant pareils éminents gourous et face à vous, Lokeshvara, protecteur qui voyez tout, animé du plus grand respect, je m’incline avec la plus constante obéissance et mets à votre service mes pensées, mes paroles et mes actes.

Les bouddhas victorieux pleinement illuminés, de qui tout véritable plaisir et bienfait découlent, ont atteint leur réalisation en suivant le Dharma et en conduisant leurs vies en accord avec ce plus haut des chemins. Vivre selon le Dharma dépend de la pleine connaissance de la façon dont nous devons pratiquer et de ce que nous devons faire, je tenterai donc ici de donner une brève explication de ce qu’est la pratique des Fils de tous les bouddhas.

(1) Ce robuste corps humain doué de plein loisir – vaisseau excellent, rarement trouvé – dans la mesure où nous en avons obtenu un maintenant, en aucune façon déficient, faisons en sorte de travailler nuit et jour sans qu’il dévie de sa course à travers l’océan et de nous libérer du samsara, non seulement nous mais tous les autres aussi bien. Tout d’abord écoutez, réfléchissez assidument, puis méditez beaucoup – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(2) En demeurant trop longtemps en un même lieu, notre attirance envers les personnes chères nous trouble, nous sommes ballottés dans leur sillage. Les flammes de notre colère envers ceux qui nous irritent consument tout mérite que nous avons obtenu dans le passé. L’obscurité des pensées étroites assombrit notre vue, nous perdons la vision nette de ce qui est bien et de ce qui est mal. Nous devons abandonner notre foyer et quitter notre pays – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(3) Nous tenant en retrait des choses qui nous excitent, nos perturbations mentales lentement déclinent. Débarrassant notre esprit des vagabondages erratiques, l’attention à la vertu croîtra sûrement. Au fur et à mesure que la sagesse devient plus claire, le monde apparaît plus net, notre confiance grandit dans le Dharma que nous avons appris. Nous devons vivre par nous-mêmes, dans la solitude – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(4) Peu importe le temps que nous avons vécu ensemble, bons amis et proches doivent un jour s’en aller. À la fin de nos vies, richesses et possessions amassées avec effort sont laissées loin derrière. Notre esprit qui n’est qu’un hôte dans la grande auberge de notre corps, doit un jour prendre congé et voyager au-delà. Nous devons rejeter au loin les pensées concernant cette seule vie – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(5) En demeurant avec des amis qui nous égarent, notre haine, nos désirs et notre ignorance augmentent. On ne nous laisse que peu de temps pour continuer nos études ; nous ne pensons pas au Dharma ; nous méditons moins. Notre amour et notre compassion pour tous les êtres sensibles se perdent et s’oublient tandis que nous demeurons sous leur emprise. Nous devons trancher nos liens avec les compagnons qui nous fourvoient – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi. 

(6) Nous remettant entre les mains d’un gourou, et nous fiant complètement à sa direction, notre compétence tant dans les écritures que dans la pratique se dilatera comme la lune à son apogée. En plaçant notre foi en lui avec confiance, nous résoudrons tous nos problèmes et dissiperons nos illusions. Nous devons chérir notre gourou plus que notre corps – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(7) Les dieux de ce monde ne se sont pas encore libérés de la peine ; piégés dans le samsara, un jour vient où ils doivent choir. S’ils sont entravés comme nous le sommes, comment peuvent-ils nous protéger ? Comment quelqu’un qui se trouve en prison peut-il délivrer quelqu’un d’autre ? Mais le Bouddha, ses enseignements et ceux qui en vivent sont libres d’offrir du réconfort – ils ne nous laisseront pas tomber. Nous devons prendre pour abri les Trois Joyaux de Refuge – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(8) Le Bouddha a dit que la souffrance passée endurée par les créatures dont les vies ne contiennent rien que douleur est le fruit infortuné des mauvaises actions qu’ils ont commises contre d’autres êtres dans des vies révolues. Ne souhaitant pas faire l’épreuve d’un horrible tourment, sans faillir même au prix de nos vies, nous devons nous détourner de tous les actes qui font du tort à autrui – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(9) Telle la rosée qui ne demeure qu’un moment, guère plus, à la pointe des herbes puis se dissout dans l’aube, les plaisirs que l’on trouve dans le cours de nos existences ne durent qu’un instant, ils ne peuvent se maintenir, tandis que la liberté que nous gagnons en devenant un bouddha est une réalisation dont la félicité ne varie pas. Nous devons orienter tous nos efforts vers cette haute réalisation – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi. 

(10) Tout au long de nos vies, à chaque incarnation, les autres ont pris soin de nous avec l’amour d’une mère. Tandis que ces mères qui furent les nôtres sont toujours perdues au sein du samsara, comme il est cruel de les ignorer et de nous libérer nous seuls ! Bien qu’innombrables, afin de sauver les autres êtres, pour délivrer de leurs peines ces mères qui furent les nôtres, générez la bodhichitta, le souhait d’être un bouddha – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(11) Toutes nos souffrances, sans exception, découlent du souhait de se faire plaisir à soi seulement, alors que les pensées et les actes bénéfiques pour les autres conçoivent et donnent naissance à la bouddhéité suprême. Et donc, en échange de nos désirs égoïstes et de la négligence honteuse envers nos proches qui souffrent, remplacez les pensées de soi par le souci de tous les autres – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi. 

(12) Si, alors qu’elle se trouve sous l’emprise du désir compulsif et d’une forte envie pour des choses qu’elle ne possède pas, une personne malheureuse a volé nos biens ou a laissé d’autres les voler alors qu’elle se tenait juste à côté, alors, par compassion et sans attachement aucun, nous devons lui dédier toutes nos prières, puisse-t-elle avoir notre richesse, notre corps et nos mérites – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(13) Bien que nous ne soyons coupables d’aucune offense et n’ayons jamais fait de mal à quiconque au cours de nos vies, si quelqu’un à l’esprit confus menaçait de nous tuer, car son esprit tourmenté est pris de folie, alors, en souhaitant avec bienveillance qu’il ne souffre pas d’un malheur supplémentaire dû à son état, nous devons prendre sur nous les effets de ses actes – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(14) Si quelqu’un d’insultant devait propager de vilaines rumeurs à notre sujet, employant des mots cruels déplaisant à entendre, et même si les choses qu’il a dites se diffusent parmi les gens qui les acceptent largement comme étant la vérité, malgré tout, en souhaitant que celui qui nous a nui vainque son trouble et obtienne la paix de l’esprit, nous devons pratiquer toutes les vertus et le traiter avec bonté – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi. 

(15) Si nous sommes au milieu d’une large foule de gens et que quelqu’un nous prenne pour cible en nous agressant, exposant à portée d’oreille nos fautes devant tous, indiquant clairement les défauts que nous avons encore, alors, sans nous mettre en colère ni sur la défensive, écoutant simplement en silence et tenant compte de ses paroles, nous devons nous incliner avec respect devant cet homme comme notre maître – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(16) Si quelqu’un que nous aimons et dont nous avons pris soin avec bonté, comme une mère désintéressée chérirait son enfant, esquivait notre dévotion avec un ressentiment ingrat et nous traitait comme si nous étions son ennemi le plus haï, voyant alors ces actes comme une terrible maladie s’abattant sur notre enfant et affectant son esprit, nous devons le traiter avec encore plus d’amour et d’affection – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi. 

(17) Si, par nos propres égaux, ou par ceux qui nous sont inférieurs dans les domaines de l’intellect, du niveau spirituel, ou de la richesse, nous sommes insultés et traités comme des riens par la force de leur arrogance et de leur mépris jaloux, alors, voyant qu’ils sont comme des maîtres pour nous enseigner à rester toujours humbles et vaincre notre orgueil, nous devons les traiter avec honneur et les placer au-dessus de nous – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(18) Si nous sommes des gens aux maigres moyens de subsistance et recevons sans cesse un grand nombre d’insultes, si nous nous trouvons constamment en proie à quantité de maladies et faisons l’expérience de maux, d’interruptions et de douleurs, alors, acceptant pour nous-mêmes toutes ces difficultés que les autres devraient avoir à souffrir pour les dommages qu’ils ont commis, nous ne devons jamais perdre courage pour endosser la souffrance des autres – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(19) Bien que loués, reconnus, et admirés par nombre de gens qui agissent avec le plus grand respect en inclinant leurs têtes, et bien qu’ayant obtenu un vaste trésor de richesses, égal aux entrepôts du grand Dieu de la Fortune, voyant malgré tout très clairement que ce fruit du samsara, bien que chanceux, ne possède cependant aucune espèce d’essence, nous devons rejeter au loin toute fierté que nous pourrions tirer de ces splendeurs – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(20) Si la colère qui réside dans nos cœurs reste négligée et que nous la retournons en revanche contre nos ennemis extérieurs, et essayons de les détruire, en tuant même des milliers, alors des milliers d’autres nous harcèleront plus encore. Voyant donc que cette façon d’agir n’est pas une solution, rassemblons les forces de la compassion et de l’amour, tournons-nous vers l’intérieur et domptons le flot sauvage de notre courant de conscience – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(21) Se complaire aux objets après lesquels courent nos sens et boire de l’eau salée sont une seule et même chose : plus nous nous y adonnons, pour notre propre satisfaction, et plus nos désirs et notre soif pour eux grandissent. Aussi, quand nous concevons une attirance compulsive pour tout objet désiré par nos sens, abandonnons-le aussitôt sans hésiter – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(22) Tout ce qui apparaît comme véritablement existant est juste ce que notre esprit crée sous le coup de l’illusion. Cet esprit qui est le nôtre, depuis le début, est dépourvu lui aussi d’une essence intrinsèquement réelle. Dès lors, voyant que la Vérité est au-delà des concepts que nous avons du connu et du connaisseur aussi bien, réfutez la croyance en l’existence inhérente – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(23) Chaque fois que nous croisons un bel objet, ou quelque chose d’attirant qui séduit notre esprit, alors ne soyez pas dupes en pensant que cela diffère en fait d’un arc-en-ciel en été : bien que tous deux aient une si séduisante apparence, il n’y a rien de substantiel derrière cette façade. Abandonnez les poussées d’attraction compulsive – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(24) Ces divers maux dont nous souffrons dans notre vie ressemblent à la mort de notre enfant au cours d’un rêve. Prendre pour vrai ce qui n’est qu’une simple illusion est une fatigue inutile du corps et de l’esprit. Pour cette même raison, quand on est confronté à des conditions déplaisantes qui normalement nous causent beaucoup de peine, abordez-les comme si elles étaient seulement une illusion – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(25) Les êtres qui cherchent à atteindre la pleine illumination ont coutume de faire don de leurs corps dans la poursuite de ce but ; avec ce haut exemple, quel besoin de mentionner les cadeaux que nous devrions faire des objets que nous avons. Sans aucun espoir de retour pour notre bonté, sans penser à tous les mérites que nous gagnons, engagez-vous dans la pratique généreuse du don – tous le Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(26) Si par manque d’un contrôle moral strict de notre conduite nous n’avons pas été capables d’atteindre nos propres buts, comment pourrions-nous combler tous les souhaits d’ autrui ? L’effort indiscipliné est assurément absurde ! Nous devons en premier renoncer à l’attachement aux plaisirs, lesquels nous lient si étroitement à la roue du samsara, puis protéger tous nos vœux de comportement moral dont nous avons fait le serment – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(27) Pour tous les bodhisattvas à l’esprit axé sur le mérite qui souhaitent amasser une grande quantité de bonnes actions, les rencontres avec ceux qui causent dommages et destruction, lesquelles mettent à l’épreuve leurs engagements, sont comme des mines de grandes richesses. Pour cette raison, abandonnez rancune et colère envers ceux qui font le mal. Conduisez jusqu’à la perfection la méditation sur l’endurance et la patience – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(28) Si le Shravakas de même que les Pratyékabouddhas, qui travaillent en vue du nirvana seulement pour eux-mêmes, déploient tant d’efforts pour accomplir leur dessein, seraient-ils dans les flammes qu’ils ne dévieraient pas de leur but, dès lors combien plus d’énergie doit être dépensée par ceux d’entre nous qui travaillent pour le bien de tous ; l’illumination fait appel à la plus grande persévérance – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(29) La vision plus haute qui pénètre au cœur de l’essence, révélant le vrai mode d’existence des choses, peut uniquement déraciner nos problèmes émotionnels si la quiétude mentale est posée comme sa base. Dépassant donc les quatre états d’absorption sans forme, nous devons travailler à réaliser le contrôle en un point et la pleine concentration de la méditation profonde – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(30) Les seules perfections de la charité, de la patience, de l’éthique, de l’absorption et de l’effort ne suffisent pas ; sans la Perfection de Sagesse, ces cinq sont incapables de nous amener à la pleine illumination. Grâce aux méthodes de la pure bodhichitta, développez la sagesse qui voit l’acteur, l’acte, et l’objet de l’acte comme dépourvus d’existence inhérente – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(31) Sans nous efforcer d’analyser clairement les illusions que nous avons et les fautes que nous commettons, alors, même si nous pratiquons extérieurement le Dharma, nous pouvons toujours accomplir de nombreuses actions non dharmiques. Pour cette raison-même, essayons d’examiner les fautes et les illusions que nous possédons pour ensuite les éliminer complètement – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(32) Tandis que nous parlons des autres, la force de l’illusion peut nous pousser à parler des défauts qu’ils possèdent ; si, en revanche, ceux en qui nous trouvons des fautes s’avéraient être des bodhisattvas, notre propre réputation en souffrirait. Ne courez donc pas le risque de dénigrer les autres qui se sont engagés sur la grande voie du Mahayana ; nous ne devrions mentionner que les fautes qui sont les nôtres – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi. 

(33) Les querelles domestiques avec nos amis et nos proches, afin d’obtenir leur respect et ce que nous croyons être notre dû, nous laisseront dans l’incapacité d’écouter le Dharma, incapables d’étudier ou de bien méditer. Dans la mesure où le danger se situe dans les demeures de nos mécènes, tout comme dans celles de notre famille et de nos amis, laissons tomber l’attachement que nous avons pour ces foyers – tous les Fils de bouddhas pratiquent ainsi.

(34) Les paroles d’insultes que nous proférons par colère causent beaucoup de peine aux autres en perturbant leur esprit ; et nous, qui nous efforçons d’être des bodhisattvas, trouverons que notre pratique déclinera sûrement. Voyant donc que les fautes qui surgissent d’un dur langage, que ceux qui doivent l’entendre trouvent déplaisant à supporter, abandonnez les injures dirigées vers autrui – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi. 

(35)  Les types d’actions souillées deviendront vite des habitudes à mesure que nous nous accoutumerons à des états d’esprit grossiers ; une grande somme d’efforts sera alors requise pour que la force des antidotes contrent ces souillures. Armés donc des armes de la vigilance et de la mémoire, attaquez de telles débauches telles que la luxure au premier regard ; éliminez ces obstacles qui entravent notre progression – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(36) En bref, dès lors, tout ce que nous faisons dans n’importe quelle condition ou circonstance que nous pourrions rencontrer devrait être accompli avec la force d’une complète conscience de soi, laquelle connaît pleinement l’état de notre esprit. Aussi, possédant toujours la vigilance et la mémoire, qui nous tiennent au juste point de concentration et prêts à servir, nous devons travailler pour le bien de tous les êtres sensibles – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

(37) Tous les mérites que nous tirons des efforts que nous faisons pour mettre en pratique ces moyens vertueux, efforts que nous faisons dans le dessein d’ôter la souffrance endurée par les mères en nombre illimité que nous avons eues, nous devons les dédier purement pour que ces mères deviennent des bouddhas, grâce à la sagesse qui voit que, aussi bien elles que nous, de même que ces mérites, tout cela manque d’existence véritable – tous les Fils des bouddhas pratiquent ainsi.

En suivant soigneusement la totalité des enseignements que mes gourous les plus saints m’ont donnés concernant le sens des soutras et des tantras expliqués par les bouddhas et les maîtres de l’ancien temps, j’ai écrit cet ouvrage sur les pratiques au nombre de trente et sept de tous les Fils des bouddhas pour ceux qui désirent suivre la voie que tous les Fils des bouddhas doivent emprunter.

À cause des mes pauvres facultés intellectuelles et la maigre somme d’entraînement que j’ai, je n’ai pas été en mesure d’écrire des vers dans une métrique et un style qui plairait aux gens habiles ; mais, comme je me suis appuyé sur les paroles des soutras et sur ce que mes plus saints gourous m’ont enseigné, je suis certain que cet écrit est sans aucune erreur ; c’est véritablement ce que les Fils des bouddhas ont fait.

Toutefois, parce que l’étendue et la profondeur des grandes vagues de conduite de tous les Fils des bouddhas sont difficiles à estimer par quelqu’un aux pouvoirs intellectuels limités comme moi, elles sont susceptibles de recéler des fautes, des contresens, des liaisons incohérentes, et d’autres défauts de ce genre ; je réclame donc de la part de mes plus saints gourous de l’indulgence et de la patience pour les défauts que j’ai. 

Avec la pure bodhichitta du vide ultime et la nature relative de la compassion et de l’amour, lesquelles sont dépourvues des extrêmes de cette existence mondaine et de l’absorption passive dans la béatitude lâche, puissent tous les êtres sensibles, en recevant le mérite amassé par l’effort que j’ai déployé dans cet écrit, atteindre bientôt votre réalisation, Ô grand Lokeshvara, protecteur qui voyez tout par amour pour nous tous.

Ce travail, intitulé Les Trente-Sept Pratiques de tous les Fils des bouddhas (rGyal-sras lag-len so-bdun-ma), a été composé par le bodhisattva Togmé Zangpo (Thogs-med bzang-po) (1295-1369), maître en écriture et en logique, dans une grotte près du village de Ngulchü-rinchen (dNgul-chu’i rin-chen) au Tibet, tant pour son propre bénéfice que pour celui de tous les autres.

Top