Les deux derniers principaux chemins : la bodhichitta et la vue correcte du vide

Générer un objectif de bodhichitta

Plus tôt, nous avons vu qu’une fois qu’un renoncement pur et authentique est généré sur notre continuum mental, c’est là le moment où nous sommes vraiment entrés sur le chemin du Dharma. C’est le début du chemin. Il se peut que nous ayons entendu parler des chemins du Mahayana et du Hinayana et il se peut même que nous soyons un peu confus à leur sujet. Traduit du sanskrit original, le terme Mahayana veut dire le plus grand véhicule, et le Hinayana le plus petit. Mais nous ne devons pas penser que l’un est petit et l’autre grand dans l’idée de rabaisser l’un par rapport à l’autre. Ce sont tous deux d’excellents chemins. Ils diffèrent en matière de responsabilité prise par les pratiquants. Les pratiquants du Hinayana visent leur propre libération tandis que les pratiquants du Mahayana prennent la responsabilité non seulement de leur propre illumination mais aussi de celle de tous les êtres sensibles dans l’univers. Quand quelqu’un génère la bodhichitta, toute action de son corps, de sa parole et de son esprit est dirigée vers le bien de tous les êtres sensibles. Une telle personne est sur le chemin du Mahayana.

Le sixième verset examine la production d’un objectif de bodhichitta.

(6) Mais dans la mesure où même ce renoncement, s’il n’est pas soutenu par le développement d’un pur objectif de bodhichitta, ne deviendra pas une cause pour les splendeurs et la béatitude d’un état (d’illumination) pur et sans pareil, celles et ceux doués de bon sens engendrent un objectif suprême de bodhichitta.

Il se pourrait que nous ayons généré le renoncement dans notre esprit, mais si nous voulons continuer à avancer sur le chemin, ce renoncement doit être également imprégné de bodhichitta. Lama Tsongkhapa mentionne que ceux qui génèrent le renoncement pour atteindre la libération pour eux-mêmes ne sont en rien spéciaux parce que ce genre de réalisation ne profite qu’à eux. Cela a peu d’influence et offre peu d’aide aux autres êtres sensibles. C’est pourquoi, quand nous souhaitons le bonheur le plus élevé, nous devrions penser non seulement à nous, mais aussi au bonheur de tous les autres êtres.

Peu importe combien heureux nous sommes, si les autres autour de nous sont malheureux, pouvons-nous vraiment être heureux ? Je pense que c’est impossible. Et non seulement cela, nous sommes en outre dans l’incapacité d’accomplir le but ultime de la pleine illumination si nous ne nous soucions que de notre propre bonheur. Par ailleurs, si nous sommes capables de générer le souhait d’accomplir un vaste but plutôt que la seule auto-libération, cela nous apportera le bonheur ultime, non seulement à nous mais à tous les êtres sensibles. Ce chemin est emprunté grâce à l’engendrement de la bodichitta non entravée, sans conditions.

Mais laissons de côté un instant l’engendrement de la bodhichitta. Tout d’abord, nous devons nous souvenir d’être bons. En vérité, ce n’est pas du tout facile d’être aussi bons que nous le voudrions. Or c’est la base de tout. Si nous ne sommes même pas bons, comment pouvons-nous espérer générer de la compassion pour tous les êtres de manière égale ?

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