Les traits caractéristiques des cinq familles-de-bouddha : la conscience de l’espace de Maitri

Récapitulation de la session précédente

Précédemment, nous avons discuté de la manière dont les familles-de-bouddha parlent des divers groupes de facteurs que nous avons tous et qui, soit se transformeront en les divers aspects d’un bouddha, soit témoignent du fait que nous pouvons avoir ces facteurs d’un bouddha. Nous avons vu qu’il y avait de nombreux systèmes différents et façons d’expliquer les divers membres de ces cinq familles, ou cinq groupes. Cela indique la richesse du sujet plutôt qu’un désaccord parmi les divers maîtres. Plus nous en apprenons à propos des divers systèmes, et plus riches nos possibilités deviennent aptes à utiliser un éventail plus large de ces aspects de la nature-de-bouddha.

Une des principales façons de diviser ces cinq familles concerne les facteurs qui se transformeront en les aspects complets d’un bouddha. En langage simple, cela fait référence au corps, à la parole, à l’esprit, aux bonnes qualités et à l’activité ou capacité à influencer. Nous tous les possédons comme outils de travail de base. Tout le monde les a, y compris un ver de terre ; c’est juste une question de savoir à quel degré de haut développement sont ces aspects.

Nous avons ensuite examiné plus en détail ces cinq et avons vu comment chacun d’eux pourraient se référer à l’activité mentale. Cette activité mentale possède des qualités positives. Celles-ci s’expriment à travers notre expression physique ou verbale et tout cela a une influence sur les autres et sur nous-mêmes.

Puis, nous avons que chacun de ces cinq aspects ont pareillement cinq saveurs différentes en accord avec ces cinq familles. Nous avons commencé à travailler avec l’activité mentale. Nous avons examiné un système fondamental de ces cinq en ce qui concerne les cinq sortes de conscience profonde, tel qu’il est présenté dans la plus haute classe de tantra : l’anuttarayoga tantra. Nous avons vu qu’il en existait deux variantes : celle qu’on trouve dans la tradition Guélougpa, et celle qu’on trouve dans les traditions non-Guélougpa : Kagyu, Sakya et Nyingma. Nous avons examiné ces deux variantes.

Le système Namshé Yéshé

Maintenant, abordons un autre des systèmes majeurs eu égard à l’activité mentale, système qu’on trouve dans l’approche particulière du mahamudra de la tradition Karma Kagyu. On se réfère d’ordinaire à ce système grâce au nom tibétain de « namshé yéshé » qui signifie « conscience spécifique et conscience profonde ». Il s’agit d’un système très sophistiqué, plutôt complexe. C’est l’un des nombreux systèmes d’analyse de la manière dont l’esprit fonctionne. Le bouddhisme tibétain dispose de nombreuses approches différentes pour comprendre l’esprit et l’activité mentale, et celui-ci est l’un d’eux. Nous avons une présentation des cinq sortes de conscience profonde en accord avec ce système.

Il s’agit de la tradition dans laquelle on trouve la présentation de ces cinq familles que Chogyam Trungpa donne dans son programme de la conscience de l’espace de Maitri. Soit dit en passant, le texte original du système namshé yéshé fut écrit par le Troisième Karmapa. Comme nous l’avons vu avec l’anuttarayoga tantra, il peut y avoir deux variantes dans lesquelles la conscience pareille à un miroir et la conscience de la réalité peuvent être interverties ; toutefois, cela ne fait pas une grande différence. Nous ne nous fixons pas sur les noms de ces différentes sortes de conscience, du fait qu’il y a variation ; regardons juste ce qu’elles font et comment nous pouvons les utiliser dans notre développement, ce qui constitue tout l’enjeu de les étudier et de les apprendre.

La première de celle-ci est la conscience pareille à un miroir ou conscience de la réalité. Il s’agit de « l’ouverture » fondamentale à la base, laquelle serait la conscience profonde appelée « esprit de claire lumière ». Nous nous ouvrons à la scène tout entière, dans laquelle tout se trouve là. Pour rendre la chose plus facile à suivre, utilisons un exemple que nous ferons dans un exercice. Disons que nous voulons gérer nos personnalités. Avec cette première conscience, nous nous ouvrons au panorama tout entier de la personnalité, une simple ouverture fondamentale. Cela veut dire que nous nous apaisons afin que tout le tableau soit là. Puis, la seconde conscience consiste à se focaliser sur la personnalité de telle sorte que l’image générale soit nette afin de devenir conscient de la structure générale de ce qui est là. Il y a tel aspect de la personnalité, tel autre aspect de la personnalité, etc. La chose commence à prendre une forme en ce qui concerne la structure et la manière dont elle opère sans porter de jugements, sans faire d’histoires autour : telle est la structure qui se trouve là. Par exemple, si nous appelons la première le miroir, celle-ci est la réalité ; ou si nous appelons la première la réalité, alors celle-ci est le miroir. Cette variation ne fait pas réellement beaucoup de différence. On appellerait la première la « famille-de-bouddha », et la seconde la « famille-vajra », mais laquelle des sagesses se trouve au sein de cette famille est juste une question de nomenclature. Cela ne fait aucune différence. J’en ai fait juste mention afin que quand vous lisez d’autres livres à ce sujet, vous ne soyez pas sujets à confusion.

Puis, la conscience de l’égalisation consiste à porter un regard égal sur les différents aspects de notre personnalité dans leur totalité. C’est la base pour avoir de l’équanimité envers l’ensemble. Rappelez-vous, nous pratiquions l’égalisation en considérant plusieurs choses ensemble. Ici cela prend la saveur de regarder la chose tout entière : tous les aspects réunis avec un égal égard, un égal respect. Telle est la « famille-ratna ».

Ensuite, on a la conscience de l’individualisation, grâce à laquelle nous nous focaliserions sur un aspect particulier de nos personnalités avec tous ses détails spécifiques. Il se peut qu’en affrontant notre personnalité, nous aimerions nous focaliser sur l’un de ses aspects, lequel pourrait être la tendance à devenir dépendant des autres, à se rebeller, peu importe ce dont il s’agit, et nous nous focalisons sur un aspect en détail. Telle est la « famille-lotus ».

La dernière est la conscience de l’accomplissement. Cela traite de la manière de se relier à cet aspect de notre personnalité. Que faisons-nous avec ? Comment l’intégrons-nous dans nos vies ? Si nous essayons de travailler sur nous-mêmes, quelle serait la meilleure manière de l’utiliser de façon productive dans nos vies plutôt que d’une façon destructrice et névrotique ? Bien entendu, toutes ces choses s’intègrent les unes aux autres car, de toute évidence, avec la conscience de l’égalisation nous voyons cet aspect de notre personnalité dans le contexte d’un égal égard pour tous les aspects : ce n’est ni plus ni moins important que n’importe quel autre aspect de notre personnalité. Tout cela se trouve au sein du contexte de s’ouvrir à la chose tout entière et de voir la structure, l’image d’ensemble de toute la chose, comment elle s’assemble.

Cette dernière est la « famille-karma », celle de l’accomplissement, de la relation, de l’utilisation, de voir comment nous pouvons travailler avec pour l’intégrer. Maintenant, puisque nombre d’entre nous sont familiers avec ce système, peut-être s’agit-il d’un angle légèrement différent pour le considérer : à savoir, comment nous pouvons l’appliquer de manière très pratique. Il serait peut-être utile de prendre quelques minutes et de digérer ce dont nous venons juste de discuter et d’essayer de l’intégrer avec ce que nous savons déjà de ces systèmes.

Nous pourrions aussi discuter de la manière dont le ver de terre possède ces cinq. Le ver aussi s’ouvre à un champ sensoriel, voit la totalité en tant que tableau complet, peut se focaliser sur une chose, perçoit l’ensemble avec une certaine perspective égale, et affronte certain aspect particulier. On pourrait trouver cela au niveau de la base du ver, mais l’application ici est plus en termes de chemin, de la manière dont nous travaillons avec [ces consciences]. Essayons de digérer cela et de l’intégrer à ce que nous avons appris auparavant. Ensuite, nous pourrons poser des questions.

[Méditation]

Avez-vous des questions à ce sujet ?

Questions

En y pensant en termes de travail sur ma propre personnalité, la première étape me semble la plus difficile : s’ouvrir à l’ensemble, car je trouve que j’ai tendance à me regarder à la façon padma, la quatrième sorte de conscience, en cherchant les détails. Donc, y a-t-il un moyen quelconque de gagner en expérience au niveau de cette ouverture ?

L’approche générale pour s’ouvrir est ce qu’on trouve dans la méditation mahamudra, qui consiste fondamentalement à s’apaiser à un niveau très profond. Cela veut dire de ne pas juste calmer la voix dans notre tête, mais d’essayer de calmer les idées préconçues, les jugements et les attitudes que nous avons à propos de nous-mêmes. Les concepts recouvrent et dominent beaucoup plus que les pensées verbales. Il s’agit d’une méthode mahamudra parce que, quand on se focalise juste sur les détails, l’esprit est très tendu ; il n’a pas à être sous tension, or il l’est souvent, mais alors il est très serré et étriqué dans sa façon de voir.

Il s’agit de le détendre, et plus il est détendu, plus il est ouvert et large. En ce qui concerne le verbe « se détendre », nous devons faire attention à ne pas l’utiliser dans un sens trivial, car il possède un sens profond. C’est la raison pour laquelle nous devons le faire en connexion avec le mahamudra car nous devons être capables d’identifier ce qu’est l’activité mentale – le fait de juste produire des apparences mentales et de les connaître – et que cette activité se produit sans qu’il y ait un « moi » séparé qui la fasse se produire, la contrôlant et l’observant. Si nous pouvons rester dans cette simple activité mentale, qui se produit tout le temps de toute façon, sans ressentir ni croire en un « moi » solide, cela permet de s’ouvrir. Dès que nous faisons cela de façon dualiste, du point de vue d’un « moi » solide, séparé d’elle et l’observant, alors nous sommes tendus. Il ne s’agit pas seulement de « s’asseoir là, de se détendre, et tout est merveilleux ! » Et le tour est joué ! C’est beaucoup plus lourd de sens et difficile, et plus profond que cela.

Qu’en est-il des aspects de notre personnalité dont nous ne sommes même pas conscients ?

Il se pourrait que plusieurs facteurs soient impliqués ici. L’un pourrait être le déni d’aspects qui se trouvent là, habituellement sur la base d’un « moi » solide qui ne veut pas s’identifier avec ces aspects mais s’identifie avec d’autres. Plus nous tombons dans la simple activité mentale par opposition au « moi » solide qui veut juste dénier, et plus le déni est soigné et pris en compte. L’autre raison peut être juste que ces aspects sont très subtils, ou très naïfs ; nous ne savons tout simplement pas de quoi il s’agit, etc. Plus nous nous apaisons et nous ouvrons, alors se dégage une certaine qualité d’être capable de savoir, de comprendre, qui fait partie de ce talent de l’esprit. L’esprit devient de plus en plus clair de telle sorte que ces aspects plus subtils de notre personnalité deviennent de plus en plus évidents.

Plus nous nous apaisons, et plus nous devenons ouverts non seulement pour être capables de surmonter notre naïveté à propos de nous-mêmes mais aussi pour être capables d’avoir accès à la clarté la plus subtile de l’esprit, pour comprendre ; de même, nous devenons plus ouverts à des retours de la part des autres à propos de nous-mêmes. Plus nous devenons ouverts pour voir les effets de notre comportement et de nos interactions avec les autres, le type de relations où nous nous trouvons, et plus cela nous fournit d’informations à propos de ces aspects de notre personnalité que nous ne réalisions pas que nous avions. Il ne s’agit pas juste de les trouver en nous-mêmes mais nous pouvons aussi apprendre ces signes de la part des autres aussi bien.

Nous devons reconnaître que cette ouverture est là en tant que facteur de la nature-de-bouddha, bien que cela soit très subtil. Je pense que nous pouvons comprendre cela grâce à l’analogie d’une télévision. Nous mettons la télévision sur une autre chaîne qui est comme de passer de la vision à l’écoute, ou à la réflexion, ou à quelque chose de ce genre. Nous mettons la télévision sur un autre canal, et maintenant elle est ouverte à recevoir le complet signal de ce canal. Elle capte la totalité de l’image également, puis nous pouvons nous focaliser sur les détails, et, après ça, nous y relier.

Il est peut-être utile de voir que ce n’est pas seulement l’aspect padma qui existe seul, mais que les autres familles sont là également. Si nous sommes trop autocritiques envers nous-mêmes, cela va dans le sens de la névrose padma, et nous oublions l’autre aspect d’ouverture ainsi que l’aspect pareil à un miroir. C’est ce que je voulais mentionner. Cela peut être utile pour nous de le comprendre parce que la façon dont nous apprenions au sujet des cinq familles se faisait beaucoup plus de façon morcelée. Nous nous identifiions avec seulement une de ces énergies. C’est pourquoi, d’une certaine façon, nous ressentons beaucoup plus l’aspect névrotique de cette énergie et n’en voyons pas la sagesse.

Il s’agit d’un point important. C’est la raison pour laquelle, au tout début de ce séminaire, j’ai mentionné que si nous insistions sur la nature-de-bouddha, alors ce n’est pas pour savoir à quelle famille nous appartenons, en ce qui concerne notre tendance générale, mais pour réaliser que nous avons la totalité de ces cinq aspects en tant que talents, potentiels, quelle qu’en soit la description – chez nous tous, le ver de terre y compris – et que ces cinq travaillent en réseau les uns avec les autres ; ils sont tous interconnectés ou les cinq sont au complet dans chacun. Nous avons vu cela du point de vue des cinq aspects généraux : corps, parole, esprit, etc. Chacun de ces cinq peut avoir les cinq variantes. Nous pouvons les explorer tour à tour, tout en trouvant toujours les cinq ensemble. Chaque subdivision réunit toujours les cinq à nouveau. Cela fonctionne ainsi ; c’est cette image des miroirs dans le filet se réfléchissant tous les uns les autres à tous les niveaux.

Maintenant, quand nous considérons nos personnalités tout entières, par exemple, il se pourrait que nous soyons capables de voir en nous, ou de comprendre, des aspects de la totalité des cinq familles et de leurs approches. L’un peut être plus dominant que les autres, mais il n’est pas besoin de s’identifier à lui à cent pour cent car, en fait, je suis sûr que nous pouvons trouver des aspects de tous – si nous regardons objectivement nos vies et nos personnalités. Alors, nous pouvons appliquer ce type d’exercice : comment pouvons-nous travailler avec ce trait dominant de façon plus productive afin qu’il ne devienne pas névrotique ? Ou bien, comment travailler avec ce trait mineur en sorte d’augmenter sa qualité et l’amener à un plus grand équilibre ? Il existe de nombreuses manières de travailler avec ce matériau.

Je pense qu’il s’agit plus d’une question de récognition car, au sein de la famille padma, il y a les autres également : dans une famille, on trouve les autres aspects aussi bien.

Cela mène à l’image complète du réseau, de la manière dont un réseau fonctionne vraiment, et de la manière dont nous le concevons. Indépendamment de la façon dont nous concevons le réseau, dans tous les cas, au niveau le plus fondamental, tous les cinq sont interconnectés. Ce que je disais, c’est que cet aspect de voir les cinq au complet dans chacun est extrêmement, extrêmement subtil. Cela requiert une grande dose de sophistication d’être capable de voir cela, et si elle nous fait défaut, c’est bien quand même. La question est que même si nous ne voyons pas les cinq au sein de chacun des autres, néanmoins, ils n’existent pas de manière indépendante ; ils sont tous interreliés et travaillent ensemble en réseau.

Comment atteignons-nous ce niveau d’extrême sophistication où nous voyons que tout se retrouve de celui-ci [cet aspect] ?

Comment atteignons-nous ce niveau de sophistication plus profonde ? De toute évidence, grâce à la familiarité. Plus nous travaillons avec ces systèmes, et plus nous les comprenons, alors nous allons de plus en plus profond. C’est un processus très naturel. C’est très élégant.

Pouvez-vous donner un exemple ?

Pourquoi ne pas demander un exemple à Matthias puisque vous avez soulevé la question ?

Je pense que quand on exagère ce fait de l’autocritique, et qu’on est trop tendu, alors on ne reconnaît pas qu’il y a aussi l’activité mentale qui produit cet état. Donc, en s’ouvrant, les autres aspects remontent à la surface, et vous avez un sentiment de l’espace qui se trouve dans l’aspect pareil à un miroir : à savoir la manière dont l’esprit le fait apparaître comme si j’avais cette propriété inhérente qui fait de moi une mauvaise personne, et le reste à l’avenant.

Je pense qu’il est plus productif de travailler avec les aspects positifs de ces choses plutôt qu’avec les aspects névrotiques. Quand on dit qu’il y a des sous-familles pour chaque famille, ce qu’on entend habituellement par là c’est que nous disposons d’une activité mentale, d’une parole, etc., mais il y a cinq cariantes d’activité mentale en accord avec les cinq familles, cinq variantes de la parole et cinq variantes du corps en ce qui concerne les éléments. C’est la même chose ici.

Par exemple, si on se focalise très fort sur les détails, les détails individuels, il existe cinq variantes grâce auxquelles on peut se focaliser dessus. Nous pouvons nous focaliser sur un détail, comme d’être très ouvert, et détendu à son sujet. Nous pouvons nous focaliser sur un détail comme de mettre l’accent sur la structure. Nous pouvons nous focaliser dessus en mettant l’accent sur le fait d’essayer d’avoir une image d’ensemble de tout le tableau en examinant tous les détails. Ou bien nous pouvons juste nous focaliser sur les détails parce que nous aimons avoir beaucoup de détails ! En astrologie, il s’agit du type correspondant au signe de la Vierge. Voilà ce qu’on entend ordinairement par les cinq variantes au sein de chaque famille.

Il n’est pas nécessaire de faire une fixation sur eux. Ce serait un aspect négatif. Si nous aimons les détails. Très bien. Il n’y a pas de problème à aimer les détails. Il n’y a rien de mal ou de mauvais dans aucune de ces cinq familles. Je pense que ceci est très important : ne pas insister sur l’aspect névrotique mais mettre l’accent sur l’aspect positif de ces choses, sans porter de jugements. Tout l’enjeu de travailler avec les aspects névrotiques de ces choses est d’être capable de les surmonter et de se servir des aspects positifs de cette caractéristique de famille. On le fait habituellement en étant capable de reconnaître la conscience profonde sous-jacente qui a été tordue en son aspect névrotique. Pour faire cela, il existe, évidemment, un nombre de méthodes différentes que nous pourrions utiliser.

Appliquer la présentation Namshé Yéshé à nos personnalités

Appliquer cette présentation des cinq sortes de conscience profonde requiert un peu d’introspection. Maintenant, bien sûr, il y a indubitablement bien d’autres façons de les appliquer comme ce que vous faites ici dans ce centre de yoga en les appliquant à différents styles de yoga ; cependant, celle qui m’est familière et avec laquelle j’ai travaillé le plus est celle qui a cette orientation, car je pense que, chez la plupart des Occidentaux, nous avons tendance à avoir une inclination générale envers l’analyse psychologique de nous-mêmes, de notre famille, ce genre de choses. Telle est souvent notre approche des choses.

Ici, je suggère que nous examinions nos personnalités, mais si ce n’est pas confortable, nous pouvons également examiner notre structure familiale, celle de notre travail, peu importe, car nous pouvons appliquer le même type d’approche. Comme je l’expliquais dans l’exemple, se calmer, voir la structure de la chose tout entière, cela signifie avoir déjà fait un petit travail d’introspection à propos des aspects de notre personnalité, de notre dynamique familiale ou de sa situation, peu importe ce que ça pourrait être. Le faire juste soudainement, comme ça, sans avoir réellement travaillé à devenir conscients de nos personnalités, serait assez difficile. Cela pend un peu de temps. Il s’agit d’une forme d’excuse avant que nous ne fassions l’exercice.

Quand nous parlons « d’analyse » ici, je n’utilisais pas réellement ce mot dans le sens de faire une analyse freudienne ou jungienne. Il ne s’agit pas de ça ici. La question est d’essayer juste d’être conscient des divers aspects de nos personnalités, ses aspects généraux. Avons-nous tendance à être très actifs et exigeants ? Avons-nous tendance à être passifs ? Comment sommes-nous avec les gens ? Sommes-nous très calmes ? Sommes-nous très nerveux ? Nous inquiétons-nous beaucoup ? Comment gérons-nous la sexualité ? Comment gérons-nous les questions d’argent ? Devons-nous toujours tout avoir sous contrôle, ou sommes-nous plus aventureux et détendus ? Ces genres d’aspects sont des composantes très basiques, communes d’une personnalité. Avons-nous beaucoup d’attachement ou beaucoup de colère ? Ce sont là des choses très, très fondamentales pour obtenir une image générale des composantes de notre personnalité. Quel est notre niveau d’intelligence ? Quelle quantité d’éducation avons-nous reçue ? Combien de talents professionnels avons-nous ? Qu’en est-il de la santé et de toutes ces choses ? Quel est notre sentiment à leur égard ? Tout ces choses font partie du tableau. À mesure que nous nous ouvrons, nous essayons de nous ouvrir à tous ces aspects, à cette image d’ensemble de nous-mêmes.

De toute évidence, l’image de nous-mêmes va chercher très loin, n’est-ce pas ? Ce qui est assez difficile dans tout ce processus, je dois dire, est l’étape numéro deux, au cours de laquelle nous voyons l’ensemble du tableau. Pour ce qui est de s’ouvrir, nous pouvons le faire ; toutefois, pour voir le tableau tout entier, et la structure de ce tableau, c’est le point difficile à moins d’avoir déjà eu une forme d’expérience introspective. À nouveau, quand on parle de structure, je ne sais pas quelle quantité d’insistance nous voulons y mettre car, en vérité, voir une structure implique une grande dose de compréhension et d’analyse afin d’être en mesure de la voir. N’est-ce pas ?

Ici, il est beaucoup plus important d’avoir juste l’image complète ; il se pourrait que nous ne comprenions pas réellement comment tout marche ensemble et quels pourraient être certains des schémas sous-jacents. Cela demande beaucoup de travail, et sans doute l’autre système que nous avons appris en réunissant les choses en schémas est-elle plus applicable. Ici, il s’agirait juste d’avoir tous les éléments présents – je ne veux pas dire, la terre, l’eau et le feu – je veux dire toutes les composantes présentes de telle sorte que nous ayons l’image complète.

Nous considérons juste ce qui est là au moment présent. Nous n’allons pas dans le passé. Est-ce ainsi ?

Je ne pense pas que nous devions nous limiter à ce que nous ressentons juste maintenant. C’est un des aspects. Un autre aspect est notre histoire. Notre histoire nous affecte., et cela concerne une tout autre approche, à laquelle j’avais pensé consacrer un autre week-end ici, à savoir la manière dont nous gérons nos propres histoires personnelles et les intégrons dans un mandala. Mais c’est un autre séminaire.

Assurément, nos histoires personnelles sont une grande part de qui nous sommes. Il se peut que nous ayons été mariés pendant une certaine partie de notre vie, mais avons divorcé ou que notre partenaire est mort. Nous avons élevé des enfants, mais maintenant ils sont mariés et ont quitté la maison. Ce que je veux dire, c’est que cela fait partie de notre expérience, n’est-ce pas ? Pour ce qui est de voir une large image, « large » veut dire : autant que nous pouvons y mettre de choses. Tout est interrelié et affecte le reste comme dans un réseau. Rappelez-vous, à ce stade, ce second stade, nous ne recherchons aucun détail à propos de tout cela. C’est juste qu’il y a un aspect familial, un aspect sexuel, un aspect intellectuel, tous ces aspects, sans entrer dans les détails. Tous sont d’une importance égale et valent la peine ; ce sont tous des parts égales de nous. L’une est plus importante que l’autre. Dès lors nous pouvons en choisir une pour nous focaliser vraiment dessus et aller dans les détails.

La question de la seconde étape est d’obtenir le contexte complet ; sinon, sans un contexte, nous pourrions examiner juste une petite partie de nous et le danger est que nous nous identifiions à cela à l’exclusion de tout le reste. Par exemple : « C’est la chose la plus importante de ma vie : mon genre, ma profession, ou le fait que je sois une mère, et rien d’autre n’a d’importance. » Il est très important d’en passer par cette seconde étape, qui consiste à voir le tableau d’ensemble, le contexte, le contexte d’un aspect de notre personnalité. Y a-t-il des questions ?

S’il s’agit d’une image, est-ce que cela pourrait être comme si vous regardiez une rose ? D’abord, vous regardez la fleur dans sa totalité, puis vous commencez à regarder les pétales, les couleurs, la tige, les épines, les feuilles, etc.

Oui, la rose, mais je veux dire la chose tout entière : le buisson, le jardin, le tableau complet.

Je décrirai cela en termes de personnalité, mais si vous voulez le faire selon votre structure familiale, peu importe, vous êtes libres de faire comme vous le souhaitez. La structure familiale comprend la mère, le père, les enfants et les grands-parents. Tel est l’image complète. Nous pouvons nous focaliser sur une interaction spécifique qui a lieu au sein de cette dynamique familiale. Par exemple, il y a peut-être un problème, mais il existe dans le contexte de la structure familiale tout entière, et le point de vue et l’expérience de chacun dans la famille sont également valides. Telle est la conscience de l’égalisation. Ce serait le moyen d’appliquer ce système d’analyse à quelque chose comme la thérapie familiale. L’effet du problème qui affecte tous les autres membres de la famille est également important pour être pris en considération comme le fait la conscience de l’égalisation. C’est la même chose en matière de dynamique au travail, dans une école, une équipe de sport, ou même en société, si nous voulons devenir réellement sophistiqués ici ; cela devient très intéressant : comme le fait d’y penser à un niveau mondial.

L’exercice

Calmons-nous en nous concentrant sur la respiration. La première étape est d’obtenir cette ouverture. Juste ouvrir de la place dans notre esprit, pour ainsi dire, afin de travailler avec ce processus tout entier. Nous le faisons en nous apaisant et en lâchant prise de nos pensées, de nos idées préconçues, de nos jugements sur nous, et de toutes ces sortes de choses. La façon la plus simple de le faire est d’imaginer juste que nous relâchons et laissons tomber ces choses à mesure que nous expirons d’une manière normale et douce. Si nous voulons vraiment aller plus profondément dans ce processus, il est réellement utile de ramener à la conscience ce que pourraient être nos idées préconçues et nos jugements sur nous, et de les laisser aller.

Tout en faisant ce processus de lâcher prise, il est aussi très utile de détendre toute tension musculaire que nous pourrions avoir et d’essayer de ressentir cette détente de la tension physique en même temps que celle de la tension mentale et émotionnelle. Nous lâchons prise, également, de toute attitude d’attachement à l’un ou l’autre aspect de nos personnalités, ainsi que des attitudes de rejet ou d’ignorance. Nous n’allons pas nous accrocher, ni rejeter, ni ignorer aucun aspect de nous-mêmes. De même, nous laissons tomber tout sentiment de lourdeur, de somnolence que nous pourrions avoir pour nous sentir rafraîchis comme au sortir d’une douche.

[Méditez]

Désormais, avec cet état d’esprit ouvert, réceptif et frais – cette conscience ouverte – nous nous tournons vers le panorama complet de nos personnalités, l’image tout entière. Que nous travaillions dessus de façon visuelle ou de la façon que nous voulons, essayez juste d’avoir un tableau vaste de tous ces aspects de notre personnalité : la vie émotionnelle, la vie sexuelle, les questions financières, toutes ces choses d’ordre familial – juste un vaste tableau de l’ensemble. Des petites choses à caractère illustratif pour le représenter peuvent être utiles. Cela dépend ; chaque personne en trouve de différentes. Bien que nous soyons conscients de la saveur générale de chacun de ces composants, nous ne regardons pas des détails spécifiques. En travaillant avec cette étape, il y a plusieurs façons de faire. L’une consisterait à accumuler des caractéristiques une par une pour obtenir une image plus vaste ou simplement à penser au tableau d’ensemble sortant du flou pour se focaliser sur les aspects généraux.
[Méditez]

Puis, nous essayons de considérer toutes les différentes composantes comme également pertinentes, également valides et présentes. Elles jouent toutes un rôle égal dans ma vie.

[Méditez]

Maintenant dans ce contexte du tableau d’ensemble, nous nous focalisons sur un aspect individuel un peu plus en détail. Quand on regarde les détails, on ne regarde pas juste ceci, ceci, et ceci ; nous regardons aussi les bienfaits et les inconvénients de cet aspect particulier de nos vies.

[Méditez]

Ensuite, nous regardons cet aspect spécifique et la manière dont nous l’affrontons, dont nous nous y relions, dont nous pouvons en maximiser les bénéfices et en minimiser les désavantages, dont nous l’intégrons dans nos vies de façon plus harmonieuse ainsi que dans le tableau d’ensemble, soit que nous l’acceptions ou que nous y fassions face de manière positive.

[Méditez]

Enfin, nous laissons l’expérience se décanter, et une fois qu’elle s’est un peu stabilisée, nous nous focalisons sur la respiration.

[Méditez]

Des commentaires ? Des questions ?

Discussion

Pour moi, le point de vue de s’ouvrir à la totalité, de considérer le tableau d’ensemble, est une façon pénible de regarder la chose dans la mesure où, parfois, j’ai essayé de considérer seulement certains points, peut-être avec l’intention d’encourager les points positifs et de ne pas être trop coincé par une vision de soi négative. Mais, bien entendu, il y a alors un certain doute dans ma contribution. Il se pourrait que, même si nous ne considérons pas trop ces aspects négatifs, ils aient de plus en plus d’effet sur la vie.

Tout d’abord, je devrais dire que cette sorte de pratique est en vérité assez avancé, comme vous avez pu le déduire. Afin d’être capable de la faire pleinement, nous devons être relativement mûr et stable émotionnellement. Bien sûr, nombre d’entre nous pouvons ne pas être parvenus à ce stade dans notre propre développement personnel. C’est assez naturel. C’est pourquoi, quand nous avons un blocage, un malaise, ou des zones non résolues dans nos personnalités et nos vies, nous devons procéder beaucoup plus précautionneusement et lentement.

Dans le travail que nous avons débuté – par exemple, se considérer de la manière dont nous l’avons fait hier – avec cette présentation des cinq sortes de conscience profonde, juste voir quels sont les faits et découvrir quels sont les schémas serait certainement la première étape avant de faire ce type de pratique. Si nous travaillons à ce niveau de pratique et qu’il y a des zones qui sont plutôt difficiles et stressantes dans nos vies, alors il n’est pas besoin de s’ouvrir à la totalité. Pour commencer, nous nous ouvririons à la dimension, quelle qu’elle soit, avec laquelle nous sommes à l’aise, et travaillerions sur elle, puis lentement nous nous ouvririons à de plus en plus d’aspects.

Il se peut que vous ayez noté que l’une des étapes dans le fait de s’ouvrir était d’essayer de relâcher cette saisie et d’être attachés à certains aspects de notre personnalité et de les rejeter, en les ignorant ou en les déniant. Nous devons travailler avec cela : la peur, le fait d’être effrayés par certains aspects. Nous devons travailler sur cette étape avant d’aller plus loin. Si c’est une étape difficile, alors nous devons y passer beaucoup de temps, et peut-être que cette méthode de juste lâcher prise n’est pas assez forte, et que nous avons besoin de méthodes plus profondes et plus puissantes pour affronter cela.

Ici, nous introduisons juste un type de travail que nous pouvons faire avec ces cinq sortes de conscience profonde, mais cela ne veut pas dire que nous avons besoin de le mettre en pratique. C’est comme de se familiariser avec toutes les différentes choses qui se trouvent dans notre trousse de premiers secours. Nous savons ce qu’il y a dedans, mais cela ne veut pas dire que nous devons toutes les utiliser. Utilisez-en une en particulier quand vous êtes prêts et avez besoin de vous en servir. Sans être intimidés par elle – il n’y a rien qui doive nous intimider – il s’agit juste d’un autre médicament dans notre trousse de premiers secours.

En ce qui concerne cet exercice, mon expérience a été qu’en m’ouvrant j’ai ressenti plus de place, d’espace, d’ouverture et qu’ensuite il a été difficile d’aller plus loin pour ce qui est de gérer des détails plus spécifiques.

C’est aussi quelque chose qui arrive fréquemment. Il n’y a rien de surprenant. Les exercices, en particulier les plus complexes, réclament une grande dose de familiarité. Si, au cours du processus, nous pouvons juste parvenir vraiment à la première étape – qui consiste seulement à être ouvert – eh bien, il se peut que la première fois que nous le faisons nous ne soyons pas capables de passer aux deuxième, troisième, quatrième et cinquième étapes, mais c’est déjà plutôt bien d’être parvenus à la première. C’est une base pour aller plus loin. C’est comme d’apprendre à marcher en tant que bébé : nous devons commencer pas à pas, et ce n'est pas très facile, et, de toute évidence, il n’est pas très honnête de dire voici quelque chose de complexe, ces cinq étapes, et de s’attendre à ce que nous les fassions toutes les cinq du premier coup. Il se peut que certains en soient capables, mais la plupart des gens ne le peuvent pas. Ne vous inquiétez pas à ce sujet.

Aussi, pour venir en aide à ce type d’expérience que nous avons eue, pour aider à surmonter ce que vous avez expérimenté, ou pour l’empêcher, alors nous avons cette étape où nous lâchons prise, ou essayons de le faire, d’un sentiment de lourdeur, de devenir ébloui ou ensorcelé, ou quelque chose de ce genre, par cette ouverture en imaginant que notre esprit est frais comme après une douche. Quand cette fraîcheur est là, cela aide à passer à l’étape suivante et pas juste à se dire : « Ahhh, je suis tellement ouvert et détendu », qui souvent est une tendance à devenir un peu lourd, un peu somnolent. C’est comme de rester dans notre lit douillet, bien au chaud. Tel est le but de cette étape. Quelque chose d’autre ?

Dans votre trousse de premiers secours, y a-t-il une boîte avec le signe « Attention. Danger. N’ouvrez pas trop vite ! » ou quelque chose de ce genre. « Pour les effets secondaires, consultez votre médecin. »

Dans n’importe quel type de méditation sur le vide, en particulier en ce qui concerne le soi, nous devons faire très attention de ne pas aller trop loin et de nier l’existence conventionnelle du « moi ». Nous tombons alors réellement dans l’extrême du nihilisme, et cela peut présenter vraiment un grand nombre de dangers. Avec la méditation bouddhique, nous devons faire très attention. « Bon, je pense que je n’existe pas du tout, donc peu importe ce que je fais, cela n’aura pas de conséquences », ce genre de chose. C’est un risque si nous comprenons mal [ce qu’est le vide, la vacuité].

Un autre domaine à propos duquel nous devons faire attention, c’est de travailler avec notre imagination en ce qui concerne notre image de soi. Si nous travaillons sans une certaine compréhension de la manière dont le soi existe, alors nous courons le risque d’être comme une personne folle qui se prend pour Cléopâtre ou Napoléon.

De même, pour jouer avec cette analogie de la trousse de premiers secours, il y a certaines choses que nous ne devrions prendre que sur prescription du docteur et sous sa supervision. De même, il y a beaucoup de choses dans la pratique bouddhique qui réclament réellement la supervision d’un maître dûment qualifié.

En connexion avec cela, l’un des domaines les plus dangereux auquel nous devons réellement faire attention est la relation avec le maître spirituel. J’ai écrit tout un livre sur le sujet, que je recommanderais, qui traite de la construction d’une relation saine avec votre maître spirituel. Il est très facile d’entrer dans une relation névrotique malsaine même si le maître est dûment qualifié, plus encore si le maître est un charlatan, ce que beaucoup sont. Il y a un domaine auquel nous devons réellement faire attention en ce qui concerne l’attitude envers le maître, la façon dont nous nous y relions, etc. De même, je pense qu’en travaillant avec les méthodes de méditation bouddhique, il est important, comme avec les médicaments, de connaître la force de la méthode. C’est comme de ne pas utiliser des antibiotiques pour un simple mal de tête. Certaines méthodes sont douces, certaines très puissantes. Quelles sont les méthodes douces que nous essayons d’abord ? Si elles ne marchent pas, quelle méthode plus puissante utiliser ?

Les cinq styles fondamentaux grâce auxquels nous influençons les autres

Les cinq familles-de-bouddha peuvent aussi décrire cinq façons différentes d’influencer les autres ou d’agir, lesquelles se reflètent alors en cinq manières différentes de parler et de communiquer, et dans d’autres domaines aussi bien. Il existe plusieurs façons différentes de décrire celles-ci. Comme nous l’avons vu, il y a différentes façons d’approcher les familles-de-bouddha ; de même, elles génèrent des descriptions légèrement différentes de ces différents types d’activité ou de parole. Ce qui est important dans notre entraînement ici, dans ce contexte, c’est de réaliser que nous pouvons agir et parler de toutes ces façons. C’est pourquoi, si nous voulons nous développer et aider plus les autres, nous devons développer ces possibilités ou talents que nous avons d’agir et de communiquer de ces diverses manières. Nous apprenons à les utiliser quand elles sont appropriées, car différentes situations, différentes personnes, etc., réclament différentes façons d’agir, différentes façons de parler, etc.

Nous avons la capacité de faire tout cela de nombreuses manières différentes. En dépit de quel style est dominant en nous, nul besoin de se sentir enfermé dans ce mode particulier de comportement et de communication. Nous avons également l’aptitude à agir et communiquer de différentes façons.

Quelles sont ces cinq méthodes ou cinq styles ? Expliquons-les dans le cadre du système général de l’anuttarayoga tantra. Il semble toujours, pour commencer, que ce soit la méthode la plus facile, à défaut d’un meilleur terme. De nouveau, à quelle famille cela appartient, etc., sur ce point il y aura une légère diversité comme nous l’avons vu avant entre la famille-bouddha et la famille-vajra.

L’action pacificatrice

Le premier type d’action est l’action pacificatrice. Il s’agit de l’action qui apaise les autres. Cela pourrait concerner notre parole : parler d’une façon très douce et apaisante. Rappelez-vous, quand on parle de ces types d’activités, on n’en parle pas exclusivement du point de vue de ce qui se passe de notre côté. Bien que certains traduisent ce terme par « activité », cela évoque plus quel type d’influence nous avons sur les autres. Bien sûr, non seulement nous sommes calmes, mais la question est que nous avons l’influence sur les autres de les calmer, de les apaiser s’ils sont stressés, nerveux, effrayés, quelque chose de cet ordre. En vérité, c’est là l’accent principal : l’influence que nous avons sur les autres. Tout le problème d’agir et de communiquer n’est pas ce concept occidental : « J’ai besoin de m’exprimer », où l’accent est mis sur le moi. L’insistance est que nous communiquons et agissons en nous focalisant sur l’autre personne avec laquelle nous communiquons.

L’action stimulante

La façon suivante grâce à laquelle nous pourrions agir ou influencer les autres est une façon stimulante, une manière qui stimulera la croissance des bonnes qualités chez les autres. Nous les stimulons en étant généreux, magnanimes – il s’agit habituellement de la famille-joyau – de façon qui régale. La question est d’accroître leur bonheur, de stimuler leur intelligence, leur intérêt, leur confiance en eux et leur énergie. En ce qui concerne notre parole, ce serait de parler de façon très énergisante avec un vocabulaire très riche, avec encouragement et d’une façon souveraine.

L’action charismatique

Le troisième style dont nous disposons est de mettre tout en ordre et sous contrôle. Il s’agit d’une manière où nous parlons et agissons d’une façon charismatique qui est très polie et douce et qui charme les autres complètement, de telle sorte qu’ils font ce que nous aimerions qu’ils fassent, ou qu’ils se sentent à l’aise pour que tout soit en ordre pour eux. Toutefois, ce style a aussi cet aspect d’être très bien organisé, d’une belle manière. Par exemple, quand on dit joliment en allemand : « Alles klar, alles in Ordnung », que « tout est clair, en ordre et bien arrangé, etc. », afin de mettre l’autre personne dans le même état en sorte d’être influencée par nous, de même, comme dans cet exemple, on fait en sorte que tout soit en ordre et travaille harmonieusement ensemble.

Si nous enseignons quelque chose, nous le présentons d’une façon très ordonnée, claire, élégante et belle ; alors l’autre personne peut suivre très clairement et ne se sent en rien perdue. C’est aussi afin qu’elle vienne sous notre contrôle, pas dans le sens d’un délire de pouvoir, mais dans notre sphère pour qu’elle ait également une manière bien organisée et claire de comprendre ; elle est prise par la chose et cela captive son esprit parce que c’est si parfait. Si nous sommes à la tête d’une compagnie ou d’un comité et pouvons présenter les plans du projet d’une manière très bien agencée, claire, belle et élégante, alors tout le monde dans l’équipe s’y joindra très volontiers et travaillera ensemble avec bonheur. C’est dans ce sens qu’on appelle cela « amener tout en ordre et sous contrôle ».

L’action qui donne de la force

Celle qui vient ensuite est l’action dynamisante, énergisante. En étant extrêmement puissant et fort, cela pousse les autres à cesser d’être paresseux, inefficaces ou de faire les choses de manière incorrecte. Être très fort fait que tout le monde accomplit beaucoup. Si on pense à l’exemple d’un commandant militaire fort et énergique, en étant très fort, il est capable de couper net, tel une lame d’épée, la peur ou l’hésitation dans les troupes ; il a la capacité de véritablement les faire s’engager dans l’action. Ce n’est pas négatif. Ne pensez pas que d’avoir une influence puissante sur les autres soit négatif. Mais, souvent, quand les gens manquent de confiance en eux, « je ne peux pas le faire », ou « j’ai peur », nous leur disons : « Allons, vous pouvez le faire ! » d’une manière très, très assurée. L’entraîneur d’une équipe qui avait perdu la première mitan d’un match de football disait : « Allez, cessez de vous sentir battus. Foncez ! » Tel est le genre de discours fort et performatif.

L’action diverse

La dernière de ce système est l’action diverse. Cela signifie un type d’action varié. Une action diverse est une action qui recèle une intelligence sous-jacente. Grâce à notre intelligence, nous voyons et discriminons la manière dont tout s’intègre ensemble de telle sorte que nous devenons très vifs et précis et sommes en mesure de prendre des décisions très rapides et claires pour gérer toute situation parce que nous utilisons notre intelligence pour la capter. Il s’agit d’une décision rapide, claire qui est variée et souple pour coller à n’importe quelle situation qui pourrait survenir et qui est capable de s’adapter à mesure que la situation se développe.

Rappelez-vous, nous parlons d’influencer les autres, et donc en étant très clairs et précis dans la gestion des situations chez les autres, cela leur convient dans le sens où nous pouvons les aider et communiquer avec eux de la bonne façon, et avec précision. S’il s’agit d’un enfant, s’il est contrarié, si c’est un adulte, s’il parle telle ou telle langue, peu importe, nous sommes capables de travailler avec eux et de les atteindre d’une façon intelligente et appropriée qui leur conviendra. Du fait que nous nous relions à eux de cette manière intelligente souple et précise, alors cela leur ouvre la possibilité d’utiliser vraiment toutes leurs aptitudes, leur intelligence, etc., car nous communiquons vraiment. Si nous ne communiquons pas tout à fait parce que nous parlons à un enfant comme si c’était un adulte, ou à un adulte comme si c’était un enfant, alors nous ne sommes pas en connexion. L’adulte ne peut pas réellement se servir de toutes ses capacités parce que nous n’avons pas ouvert la possibilité pour que cela ait lieu. En ce qui concerne la parole, il s’agirait de parler d’une manière souple et précise dans un style qui convienne à l’autre personne.

Observations générales sur ces cinq styles

Il se pourrait que nous remarquions avec ces styles que les frontières entre eux ne sont pas absolument fixes et claires. Nombre d’aspects empiètent sur d’autres catégories et c’est la raison pour laquelle nous disons toujours que ces choses fonctionnent en réseau. Toutes s’emboîtent les unes les autres. Si nous parlons d’une façon très puissante, en vérité, à l’intérieur nous devons être plutôt calmes. On apprend à faire cela très bien dans l’entraînement aux arts martiaux. Nous sommes capables de hurler « Haaaa ! » tout en restant très calmes à l’intérieur sans que cela bouleverse le moins du monde notre énergie. Ces choses se combinent toujours entre elles. Si nous faisons montre de force et que cela bouleverse notre énergie, nous sommes complètement incapables de gérer la situation.

J’utilise cet exemple de faire montre de force tout en restant calme car ces états semblent les plus contradictoires, mais en vérité ils ne fonctionnent que s’ils se soutiennent l’un l’autre. De toute évidence, si nous sommes très calmes et tranquilles avec quelqu’un nous devons aussi être énergiques et stricts en ce qui concerne l’établissement de frontières, par exemple. Cela ne doit pas être de crier après quelqu’un, mais d’être ferme. Nous pouvons être fermes d’une manière très calme et ne pas nous en trouver bouleversés. Comme nous l’avons dit auparavant, chacun des cinq styles peut se trouver dans chacun des cinq différents styles.

« Je suis vraiment désolé. Ce n’est pas possible. Je ne peux tout simplement pas le faire. » C’est dit très calmement, tout en étant énergique et clair. Sans doute parce que de dire : « Je ne peux pas ! » pourrait mettre les autres très mal à l’aise. Nous voulons être capables de faire montre de force mais d’une manière très calme.

Nous pouvons faire cela d’une façon très organisée afin qu’ils puissent être d’accord avec nous. « Je peux aider seulement jusqu’à ce point, mais je ne peux pas vous aider plus avant. » Cela marche avec la totalité des cinq. Laissez-moi clarifier cet exemple. « Je ne peux pas vous donner tout mon temps, j’en suis tout à fait désolé mais je peux vous rencontrer une fois par semaine. Nous aurons notre moment ensemble de telle à telle heure chaque semaine, mais plus que ça, je ne peux pas, désolé. » Ici, nous combinons le fait d’être très ferme, en posant des frontières claires, tout en étant très calme à ce sujet, mais c’est bien organisé car nous leur donnons la possibilité suivante : « D’accord, très bien, vous pouvez avoir cette quantité. » Cela leur permet d’être capables de tomber d’accord avec cet arrangement. En ce sens, ils passent sous notre contrôle. Nous rendons la chose très précise afin qu’ils sachent quelles sont et ne sont pas les possibilités, ce qui leur permet d’utiliser toutes leurs aptitudes dans cette situation plus contrainte.

Quel est le nom de ce système ?

Les actions pacificatrice, stimulante, contrôlante, dynamisante et diverse sont les cinq types d’activité qui sont toujours débattues dans l’anuttarayoga tantra en général ainsi que les cinq sortes d’influence illuminatrice d’activité, quelle que soit la façon dont nous voulons traduire « l’activité-de-bouddha ». C’est juste une question d’application et de compréhension, comme de savoir comment l’appliquer à la parole. En vrai, je n’ai pas vu d’endroit où les différentes sortes de parole sont décrites, mais je les mets juste toutes ensemble. Ce sont les cinq types communs d’activité qu’on trouve dans n’importe quel système d’anuttarayoga tantra en général. Nous avons ce schéma de classification, par exemple, dans les textes sur les poujas du feu, dans les types particuliers de rituels que nous avons pour exercer diverses sortes d’influence sur des situations, etc. C’est de là que ça vient. On fait ces rituels pour essayer d’apporter la paix dans le monde ou pour stimuler les récoltes et les champs, ou pour rassembler les gens de façon bien organisée en sorte qu’ils puissent gérer une situation difficile. On fait ces rituels associés à ces différents types d’influence à partir de ce système général largement répandu.

Y a-t-il des questions à propos de ces différents styles ?

Comment s’entraîner aux cinq styles d’activité

Comment s’entraîne-t-on à ces activités ? Est-ce que cela s’accorde avec l’aspect de la conscience ? Si on développe l’aspect de la conscience, est-ce que l’aspect de l’action vient avec ?

Je ne pense pas que cela viendrait automatiquement. Ils sont associés. Par exemple, en ce qui concerne le type d’activité stimulante, il est fondé sur la stimulation des bonnes qualités des autres et pour qu’il croisse en considérant tout le monde comme égal afin qu’ils aient aussi la possibilité de le développer, etc. Toutefois, ce n’est pas comme si le fait d’avoir cette conscience de l’égalisation nous donnerait alors automatiquement la capacité de stimuler les autres. Je pense qu’il s’agit d’un entraînement séparé. C’est relié, mais séparé.

Pour le développer vraiment, je proposerais quelque chose de similaire à l’approche que nous utilisons dans l’entraînement à la sensibilité, bien que je ne l’aie pas encore réellement développé dans ce programme, mais alors nous passons par deux étapes. La première étape est d’imaginer ce que ce serait de parler ou d’agir de telle ou telle façon. C’est identique à n’importe quelle pratique tantrique de visualisation. Ici nous pouvons être assez créatifs et l’imaginer. À quoi cela ressemblerait-il ? Nous jouons la comédie, or c’est ce que nous faisons au cours d’une visualisation.

La seconde étape est de nous demander si cela se passe juste dans notre imagination, ou si nous avons vraiment la capacité d’agir de cette façon ? Maintenant, nous arrivons à l’aspect de la nature-de-bouddha. Afin de nous démontrer à nous-mêmes que nous avons la capacité d’agir ainsi, alors ce dont je me sers dans l’entraînement à la sensibilité, c’est juste de se rappeler les exemples les plus simples et basiques de quand nous avons agi ainsi. Tout le monde a agi comme ça. Par exemple, ce dont je me sers dans l’entraînement à la sensibilité, c’est que nous avons tous la qualité d’être chaleureux et affectueux, nous essayons donc de nous souvenir d’avoir eu un chiot ou un chaton dans notre giron et de le cajoler. La plupart des gens ont fait l’expérience de cajoler un chiot ou un chaton dans leur giron et de ressentir une forme de chaleur ou d’affection. Cela nous convainc que nous avons vraiment la capacité d’être chaleureux et affectueux. C’est la même chose avec le fait de lasser nos chaussures. Si jamais nous avons lassé nos chaussures avec succès, nous avons fait quelque chose avec compréhension. C’est en vérité une chose assez complexe de lasser ses chaussures, mais le simple souvenir de l’avoir fait nous montre qu’il est possible de comprendre quelque chose – de faire quelque chose grâce à la compréhension – cela nous donne confiance dans le fait que nous avons ces qualités fondamentales. Utilisez des exemples très communs, de tous les jours. C’est ce qui nous convainc de la nature-de-bouddha.

Nous pourrions étendre cela. Une activité apaisante serait d’aller mettre un bébé dans son berceau pour qu’il s’endorme. Tout le monde n’a peut-être pas eu cette expérience mais nombre d’entre nous ont fait cette expérience de calmer et de coucher un bébé. Essayez de penser aux différentes façons où nous aurions agi de ces différentes manières. Nous sommes nombreux à avoir fait l’expérience d’être souples et précis en conduisant une voiture. Nous devons tourner le volant de telle et telle façon, appuyez sur ce bouton et sur telle chose. Nous sommes capables d’agir de cette façon très précise. Ou bien en nous servant d’un ordinateur – nous en sommes capables – nous avons ce genre d’activité très précise. Comme je l’ai dit, je n’ai pas réellement travaillé sur ce sujet, mais avec un peu de temps et de réflexion, on pourrait trouver de nombreux exemples quotidiens et ordinaires au cours desquels nous agissons selon chacun de ces cinq styles.

Exercice sur les cinq types d’activité

Ce sur quoi nous essaierons de travailler ici concerne la parole. Une fois encore, ce que je vous inviterais à faire, c’est de vous fragmenter en groupes de trois ou quatre. Nous essaierons d’indiquer le chemin pour se rendre à la gare selon chacune de ces différentes manières. En fait, cela ne dépend pas de nous de savoir comment aller à la gare ; inventez juste quelque chose, au cas où vous l’ignorez. Après tout, certaines personnes le font de toute façon afin de ne pas décevoir la personne qui leur demande le chemin.

Nous jouons une scène où l’on prétend que quelqu’un a demandé comment se rendre à la gare. La personne numéro un explique le chemin pour aller à la gare à la personne numéro deux. La personne numéro trois est juste un observateur ; il regarde la scène et réalise comment elle se déroule. La personne numéro deux (celle qui entend et joue le rôle de récepteur) observe aussi à quoi cela ressemble de recevoir ce genre d’explication. S’il vous plaît, ne vous limitez pas simplement à parler d’une certaine manière ; il peut aussi y avoir le style de vos gestes, etc. 

La personne numéro deux devient ensuite celle qui explique le chemin pour se rendre à la gare à la personne numéro trois mais le fait selon le type suivant d’activité. Puis, la personne numéro un, celle qui expliquait auparavant, devient l’observateur. Nous répétons la scène de cette façon, en tournant, à tour de rôle, comme dans un cercle.

Une fois que cela s’est produit cinq fois, nous avons fait la démonstration des cinq façons de parler. Puis nous changeons la situation et échangeons les uns avec les autres sur la manière dont nous avons ressenti la chose, notre réaction, comment nous nous sommes sentis quand nous avons parlé de telle manière, ou comment nous avons été affectés quand on nous a parlé d’une certaine façon. Bien entendu, l’observateur dans tous les cas, apportera son point de vue sur ce qu’il a réalisé en tant que simple témoin de ce genre de communication.

D’autre part, je suggérerais le cas possible que ce soit le tour de quelqu’un de le faire dans un style particulier sans qu’il ait la moindre idée de la manière de réellement le faire ; par exemple, il n’a pas d’idée claire, ou, quand il commence à le faire, il se peut que ça ne fonctionne pas ou ne sorte pas clairement dans ce style. Si tel est le cas, priez quelqu’un dans le groupe qui a des idées sur la manière de le faire, de le suggérer, de contribuer. N’ayez pas l’impression que cette personne doive être là et jouer la scène. Peut-être ne peut-elle pas se figurer ce style particulier, et peut-être que quelqu’un d’autre dans le groupe, qui trouve que ce style particulier lui vient plus facilement et sait comment s’y prendre, aimerait le faire. Essayons de ne pas nous enliser dans une longue, interminable discussion sur la manière de le faire. Ce sont de simples suggestions si vous restez coincés. Essayons de mettre l’accent sur le « faire ».

Faites-le le plus naturellement possible. Bien sûr, vous pouvez poser des questions si vous n’avez pas bien compris comment aller à la gare. Faites-le à votre rythme, mais gardez s’il vous plaît à l’esprit que vous devez vous rendre à la gare. Nous devrons être plutôt stricts en ce qui concerne le moment où nous finirons. Nous aurons peut-être dix minutes environ pour l’exercice complet, y compris un peu de discussion au sein de votre groupe. Nous terminons notre exercice sur la parole en cessant de parler et en nous apaisant.

[Exercice]

Je suis désolé que nous n’ayons pas le temps d’avoir une discussion plus large sur votre expérience de groupe ou pour poser des questions. Cependant, c’est quelque chose que vous pouvez évidemment débattre avec vous-même ou demander à votre enseignant ici, Hans-Harald. Bien sûr, j’espère qu’à travers ce type d’exercice, nous réalisons qu’il existe bien des manières différentes de gérer cette situation, comme celle de quelqu’un demandant son chemin pour aller à la gare – et en vérité nous sommes tout à fait capables d’affronter la situation de n’importe quelle manière qui serait appropriée à la personne dans cette situation.

Nous parlions précédemment de quelle serait la méthode pour apprendre à faire, parler, ou agir de ces cinq manières. En partant de l’entraînement à la sensibilité, nous avons vu que la première étape serait d’imaginer à quoi cela ressemblerait. En fait, ici, il se pourrait qu’il ne soit pas si facile d’imaginer ces différentes manières pour certains d’entre nous. Une méthode alternative est la méthode que nous venons juste de faire, qui est de travailler par petits groupes, et on peut voir comment s’y prendre auprès d’autres personnes, des gens qui trouvent qu’un style ou un autre leur est plus naturel. Puis, sur cette base, nous pouvons regarder en nous : « Oh oui, en vérité, lors de mon expérience, j’ai agi ainsi à tel ou tel moment. »

En travaillant avec ces cinq familles-de-bouddha, nous voyons qu’en vérité leur application est très vaste et qu’il s’agit d’un sujet très profond, un de ceux que nous pouvons explorer de plus en plus au fur et à mesure que nous nous développons. Ce qui est important dans le contexte bouddhique ici, c’est que ce qui nous motiverait de poursuivre tout ceci, ce n’est pas simplement le fait que c’est intéressant, mais que, plus nous développons et travaillons avec ces diverses familles-de-bouddha, et plus nous sommes en mesure d’affronter les autres de façon bénéfique, ce qui est utile pour eux et les aide et, bien entendu, indirectement, est utile pour nous et nous aide.

Dédicace

Dès lors, terminons par la dédicace. Nous pensons que tout ce que nous avons appris et expérimenté puisse s’approfondir de plus en plus en sorte que nous puissions le digérer et aller plus loin grâce à ces éléments. Que cela agisse comme une cause pour découvrir et nous servir de toutes les qualités et aptitudes de notre nature-de-bouddha afin qu’elles soient du meilleur usage pour tout le monde.

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