Exemples des lois du karma

Pratiques de méditation sur les lois du karma

Hier, nous avons parlé des lois du karma, des lois de la causalité comportementale. De manière générale, en matière de karma, la pratique principale consiste spécifiquement à vous abstenir de n’importe laquelle des dix actions destructrices, ou non vertueuses, et de vous efforcer d’accomplir diverses actions constructives, ou vertueuses. Nous avons également discuté des divers aspects des lois du comportement et de leurs résultats, en particulier, tout d’abord, du facteur de certitude : à savoir que si vous commettez une action constructive ou positive, il est sûr et certain que le résultat sera heureux. Nous avons également discuté du facteur d’accroissement, à savoir qu’à partir d’une petite action de très nombreux et vastes résultats peuvent découler. La façon de méditer sur tout ceci, ou d’accumuler des habitudes d’esprit bénéfiques en rapport avec cette question, est de réfléchir sur la certitude du comportement et de ses résultats, sur le fait que le bonheur est ce qui vient en tant que résultat d’actes constructifs, tandis que le malheur, la souffrance et les problèmes est ce qui découle d’actes destructeurs.

Vous commencez par penser à tous les différents types de bonheur que vous pourriez vouloir en vous demandant : « Bon, quelles vont en être les causes ? » Ensuite, vous pensez à toutes les actions constructives et à la manière dont elles mûriront, considérant qu’elles ont un résultat de maturation, résultat qui correspond à sa cause en termes d’expérience propre et aussi en termes de comportement instinctif, et enfin qu’elles ont des résultats dominants. Vous réfléchissez à tous ces résultats et au bonheur que vous voulez réaliser, et comment ceux-ci proviendraient de ces causes, à savoir agir positivement et de manière constructive. Vous pensez alors : « Je veux être en mesure de réaliser ce bonheur. » C’est pourquoi vous prenez la ferme décision d’essayer d’obtenir ce bonheur.

Puis, vous pensez que ce qui vous causerait des problèmes et vous empêcherait d’atteindre ce bonheur serait d’agir de manière destructrice. Vous réfléchissez alors aux diverses actions destructrices et à leurs résultats, aux résultats de maturation, aux résultats qui correspondent à leurs causes, et, dans votre comportement instinctif, aux résultats dominants. Enfin, vous vous dites : « Je ne veux en aucun cas faire l’expérience d’aucun de ces types de problèmes et de souffrances », et donc, vous prenez la décision très ferme d’abandonner le fait d’agir de façon destructrice selon l’une ou l’autre de ces dix manières.

Puis, considérez le facteur d’accroissement, comment d’une petite action de vastes résultats peuvent s’ensuivre et décidez fermement : « Je vais essayer de faire ne serait-ce que la plus petite des actions constructives et j’essaierai d’éviter de commettre ne serait-ce que le plus infime des actes destructeurs. »

Ensuite, vous réfléchissez aux deux facteurs suivants qui sont que si vous n’avez pas commis une action vous n’en rencontrerez pas les résultats, et que si vous avez fait une certaine action, cela n’aura pas été en vain et que ses résultats viendront à maturation. Sur la base de ces considérations, par exemple, si vous avez agi de façon destructrice et avez accumulé un potentiel négatif, il existe seulement deux possibilités. Vous pouvez vous purifier d’avoir à faire l’expérience de ce potentiel en lui appliquant les quatre forces d’opposition que sont le regret, etc. ; sans quoi, il est sûr et certain que vous aurez à en expérimenter les résultats. De même, ayant fait certaines actions constructives, ce n’est qu’une question de temps pour que le bonheur en découle, ou bien, ayant agi de manière destructrice, le malheur et les problèmes s’ensuivront en tant que résultat. Ces choses mûriront pour de vrai et vous pouvez en être certains. Le cas ne s’est jamais produit qu’après avoir accumulé le potentiel pour telle ou telle chose, celui-ci ne mûrisse pas à un moment donné.

Cependant, si vous n’avez accumulé aucun potentiel pour une certaine chose, il n’y aura alors jamais de cause pour que ce potentiel mûrisse. Par exemple, si vous pensez à diverses sortes de bonheur que vous pourriez désirer, il n’y a aucun moyen pour que vous expérimentiez ces sortes de bonheur à moins d’en avoir accumulé les causes qui les feront advenir. De cette façon, pensez que, si vous n’avez pas accumulé les causes [pour une chose], vous n’en rencontrerez pas les résultats, et, si vous en avez accumulé les causes, que cela n’aura pas été en vain.

Divers récits illustrant les lois de la causalité comportementale

Si vous avez commis une certaine action, cela n’aura pas été en vain

Pour illustrer cela, il y a cette histoire du fils qui enferma sa mère chez elle et ne lui donnait rien à manger. La mère implorait pour avoir de quoi manger et le fils se contentait de prendre un peu de cendres dans l’âtre, de les mélanger avec de l’eau, pour les lui donner en guise de nourriture. Finalement, la mère mourut de faim.

Le fils décéda et dans une vie ultérieure renaquit à l’époque où le Bouddha Shakyamouni était vivant et honorait la terre de sa présence. Il se fit moine, étudia et atteignit l’état d’un arhat,  l’état d’un être libéré. Toutefois, même après avoir atteint l’état d’un être libéré, d’un arhat, il tomba très malade. En ce temps-là, les moines qui suivaient le Bouddha avaient coutume de partir le matin mendier avec leurs bols, mais cet arhat ne pouvait pas les accompagner. Le Bouddha suggéra que certains des moines dotés de pouvoirs miraculeux prennent dans leur tournée le bol à aumônes de ce moine malade et le lui rapporte rempli de nourriture. L’un des moines prit donc le bol de cet arhat malade et partit pour faire sa tournée et mendier avec le bol, mais quand il rendit le bol au moine malade, un oiseau vint qui s’empara du bol avec tout ce qu’il contenait, il n’y avait donc plus moyen d’apporter son repas à l’arhat.

Cela se produisit encore et encore pendant six ou sept jours, sans qu’on puisse, d’une manière ou d’une autre, porter de la nourriture à cet arhat malade. Alors, un jour, Shariputra en personne essaya de prendre le bol à aumônes et de l’apporter à ce moine empli de nourriture. Comme il rapportait le bol vers la maison, les portes de la maison disparurent et, sans porte d’entrée, il n’y avait aucun moyen de pénétrer dans la maison. Tout ceci arrivait comme résultat d’un potentiel karmique négatif antérieur accumulé par ce moine.

Shariputra fit usage de ses divers pouvoirs miraculeux pour créer une porte et s’introduire dans la maison en portant le bol qu’il posa par terre en face du moine malade, or le bol disparut englouti par le sol en conséquence du karma antérieur de ce moine. Bien qu’il se soit enfoncé sous terre, Shariputra se servit à nouveau de ses pouvoirs miraculeux pour plonger sa main dans le sol et ramener le bol à la surface. Le moine essaya de manger la nourriture, mais comme il approchait celle-ci de son visage, sa bouche disparut, il n’avait plus de bouche pour manger.

Bien. Même si cela peut paraître très bizarre, c’est le genre de choses extraordinaires qui peuvent arriver en tant que résultat de potentiels karmiques accumulés dans des vies antérieures. Après cet événement, l’arhat expliqua à Shariputra que tout ceci était le résultat qui mûrissait de causes passées : « J’ai privé ma mère de nourriture, et, suite à cela, il m’est impossible de rien manger, d’obtenir une quelconque nourriture. Même si j’ai réalisé l’état d’un être libéré, d’un arhat, néanmoins, les résultats du karma passé sont certains. Mais, dans cette vie antérieure, comme j’ai donné à ma mère du gruau fait de cendres, si donc vous pouvez m’en faire, je serai en mesure d’en manger. » Il mangea donc de ce gruau fait de cendres puis il manifesta tous les pouvoirs miraculeux qu’il avait obtenus en tant qu’arhat, comme de voler dans les airs, et de faire jaillir de son corps du feu et de l’eau ainsi que toutes sortes d’éléments. Après avoir fait montre de tous ces pouvoirs, il expira et passa dans la libération finale du parinirvana.

Cette histoire montre que si vous avez accumulé un certain potentiel karmique, l’acte n’aura pas été commis en vain ; et même si vous avez réalisé l’état d’un arhat, l’état d’un être libéré, de telles choses arriveront.

Si vous n’avez pas purifié tous les potentiels karmiques, ils mûriront sûrement

S’il vous plaît, puis-je poser une question ?

Oui.

D’un côté, on dit que les graines karmiques peuvent être brûlées, purifiées, par l’application des quatre forces d’opposition, mais, d’un autre côté, il semble que même ces grands maîtres, qui sont des arhats, doivent définitivement endurer les résultats de leurs actes ? Comment est-ce possible ?

Comme vous le faites remarquer, si vous admettez ouvertement et confessez les fautes que vous avez commises et appliquer les diverses forces d’opposition pour vous purifier, nul besoin alors d’avoir à faire l’expérience des résultats des diverses actions que vous avez commises dans le passé. Cependant, les actes variés des êtres libérés sont quasiment inconcevables et il y a des cas comme celui-ci, où ils n’ont pas admis ouvertement leurs fautes passées et ne se sont pas purifiés, en conséquence ils ont donc dû faire l’expérience des résultats.

Un autre exemple de ce genre de chose est tiré de la vie du grand Nagarjuna. Il y avait un roi qui avait une relation spéciale avec Nagarjuna. À moins que Nagarjuna ne meure, le roi ne mourrait pas et son fils, le prince, ne pouvait pas devenir roi jusqu’à ce que son père n’ait trépassé. Ce prince était rongé par le désir de devenir roi, il alla donc trouver Nagarjuna et lui demanda de bien vouloir mourir. Nagarjuna lui dit qu’il était d’accord pour mourir, mais qu’il avait réalisé un genre de corps qui ne pouvait pas être tué, une sorte de corps sans mort, immortel. Ce prince utilisa toutes sortes d’armes et de moyens pour essayer de tuer Nagarjuna mais ne put y parvenir ; aucun de ces moyens ne marchait. Nagarjuna dit alors : « Vous devriez cesser cela, vous perdez votre temps. Vous ne pouvez pas me tuer de cette façon. Dans une existence particulière, j’ai commis un certain acte dans le passé, j’étais faucheur de foins et un jour, alors que j’étais en train de couper de l’herbe, j’ai tranché la tête d’une fourmi. Le potentiel de cet acte est toujours latent et si vous prenez un brin d’herbe et me le passez à travers la gorge, vous serez en mesure de me tuer de cette façon. » Le prince se mit donc en quête d’un brin d’herbe, le plaça autour du cou de Nagarjuna et fut capable de le lui trancher avec cette herbe. Ceci est dû au fait qu’il existait toujours ce potentiel particulier que Nagarjuna n’avait pas purifié, qu’il n’avait pas confessé ouvertement ni purifié de dessus son continuum mental.

Est-ce que cela veut dire que vous devez être conscient de chacune des actions que vous avez faites et les purifier une par une, ou existe-t-il un état que vous pouvez atteindre où tous vos actes sont purifiés ?

La façon de traiter cette situation revient à considérer le fait que la renaissance est quelque chose qui n’a pas de commencement et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas une seule action négative que chacun de nous n’ait commise à un moment ou à un autre. Aussi, quand vous admettez les fautes que vous avez faites dans le passé et que vous les purifiez, ce que vous faites c’est de penser à absolument toutes les choses horribles qu’il est possible de faire, et d’admettre les avoir toutes commises. Vous pouvez résoudre la chose de telle sorte qu’elle devienne un processus rationnel en pensant à toutes les choses négatives que vous avez faites dans cette vie, et en considérant que si vous deviez vous souvenir de toutes, vous en arriveriez à dresser une incroyable liste de choses négatives que vous avez commises. En vous appuyant sur le fait que dans des vies antérieures vous avez agi de manière similaire, il devient raisonnable d’assumer la chose, dans la mesure où vous avez eu des renaissances sans commencement, et qu’à un moment ou à un autre vous avez fait toutes les choses destructrices possibles. Donc, quand vous vous purifiez, vous admettez avoir commis toute mauvaise action possible et imaginez divers nectars coulant vers vous en provenance des bouddhas et vous purifiant alors que vous appliquez les quatre forces d’opposition.

La même chose est vraie pour ce qui est de se réjouir des choses positives et constructives que vous avez faites dans le passé. Cela repose également sur la raison, parce que si vous réfléchissez à la précieuse renaissance humaine que vous avez maintenant, et à toutes les opportunités, répits et libertés dont vous disposez, cela doit venir de la prodigieuse somme de choses positives que vous avez faites dans des vies passées. Donc, quand vous vous réjouissez de toutes les choses positives que vous avez faites dans le passé, vous devriez vous réjouir grandement. Indubitablement, vous avez fait également beaucoup de choses positives.

Actes non intentionnels

Puis-je poser une question ? Hier, j’avais compris que pour qu’une action soit complète, elle devait être commise intentionnellement et non par accident. Or, pour autant, Nagarjuna a tué la fourmi par accident. Qu’en est-il de ce point, que s’est-t-il passé en fait ?

Dans cette vie antérieure, l’acte de trancher la tête de la fourmi était vraiment intentionnel. Dans le récit on ne dit pas que Nagarjuna trancha accidentellement la tête de la fourmi. La vérité est qu’il coupait de l’herbe, vit la fourmi et lui trancha la tête.

Le processus du karma, du comportement et de ses résultats impliqués dans le fait de marcher accidentellement sur une fourmi, n’est pas comme si vous aviez accumulé un plein potentiel avec toutes ses ramifications et que, dans le cas où vous avez marché accidentellement sur une fourmi, vous renaissiez comme créature des enfers. Cependant, bien que cela n’entraîne pas toutes les conséquences, il y en a malgré tout certaines. Ainsi, une conséquence serait que la même chose vous arrive à un moment donné dans le futur. Par exemple, les fourmis font l’expérience que les gens leur marchent dessus ; et donc la même chose vous arriverait du fait que vous ayez marché sur une fourmi. Parfois, quand vous serez une fourmi, on vous marchera dessus tout aussi bien. 

Nous devons comprendre ce que signifie de dire que les conséquences de nos actes nous reviennent. Marcher par accident sur une fourmi n’aurait pas comme résultat de maturation de renaître dans un enfer, ou d’avoir une vie courte, ce genre de choses, mais cela aura des conséquences. L’action vous revient sous une forme ou une autre. C’est pourquoi dans les monastères il est de coutume, pendant la saison des pluies d’été, de prendre les préceptes et de demeurer en retraite. Durant trois mois, pendant la mousson indienne, les moines et les nonnes doivent rester dans la limite des terrains de leurs monastères réciproques et ne pas sortir à l’extérieur. La raison pour laquelle cette coutume a été instituée pour les trois mois de mousson en Inde, c’est que pendant cette période il y a une prodigieuse quantité d’insectes partout. Pour empêcher que les moines et les nonnes ne marchent sur des insectes au cours de leur tournée d’aumônes, le Bouddha décréta que pendant cette période ils devraient demeurer dans l’enceinte des monastères et passer la plupart de leur temps à méditer.

Ceci est à mettre en relation avec les trois sphères d’activité d’explication et de pratique, une liste d’activités et de pratiques écrites à destination des moines et des nonnes. La première de ces sphères est la sphère du renoncement aux choses et de l’acquisition de la stabilité mentale ; la deuxième est la sphère des actions par le biais du travail ; et la troisième est la sphère de la lecture et de l’étude au moyen de l’écoute et de la réflexion. Les pratiques de la retraite de la saison des pluies seraient à ranger dans la première sphère, la sphère du renoncement aux actes au moyen de l’obtention de la stabilité mentale et de la méditation. Donc, les trois mois de mousson, quand les insectes sont les plus nombreux, sont le moment de mettre en pratique cette sphère du renoncement aux choses au moyen de l’acquisition de la stabilité mentale. 

Le trépas d’un bouddha

Quelquefois, j’ai entendu dire que les grands lamas, tels que le Dalaï-Lama et Ling Rimpotché, et également le Bouddha Shakyamouni quand il décéda, ne sont pas sujets au karma mais ne font que le manifester. Est-ce le cas ou est-ce qu’en prenant un corps, même si c’est pour aider d’autres êtres, ils sont vraiment sujets aux effets de leurs propres actions commises dans le passé ?

Posez-vous la question du point de vue du soutra ou du tantra ?

Du point de vue des soutras, je suppose.

Le Soutra de la Lumière dorée, le Suvarnaprabha Sutra, déclare qu’un bouddha n’a pas de trépas final ou parinirvana et que le Dharma ne se couche pas comme le soleil. Toutefois, quand le karma et les potentiels des disciples à même de rencontrer un bouddha sont épuisés, il manifeste alors un trépas. Il est également dit que bien que le corps d’un bouddha ne soit pas fait de chair, d’os et de sang et que, par conséquent, il n’y a aucun moyen que ce corps produise de véritables reliques physiques, néanmoins, à cause du pouvoir de la foi des disciples, les bouddhas manifestent et créent des reliques à leur intention.

Si vous avez une foi et une croyance respectueuse, alors vous verrez l’apparence des divers êtres illuminés, comme de voir la lune se refléter dans un lac limpide. Mais si vous n’avez ni croyance respectueuse et que vous manquez de foi, alors vous ne les verrez pas. Par exemple, il se peut que Sa Sainteté le Dalaï-Lama soit assis sur un trône et que des gens viennent pour le rencontrer et recevoir ses bénédictions, mais il y a de nombreux exemples de gens qui passent à côté de lui sans même le voir.

Maintenant, en termes de Nirmanakayas, le mot tibétain est tulku, il en existe différents types. Il 

y a le type suprême de Nirmanakaya ou Corps d’Émanation, tel que celui du Bouddha Shakyamouni apparaissant sous sa forme complète dotée des 32 signes majeurs et des 80 signes mineurs. Il manifesta une façon de trépasser en accord avec les moyens grâce auxquels nous pouvons percevoir et voir les choses. Dans le Soutra de l’Éon fortuné, qui relate et décrit la vie des 1002 bouddhas de cet éon fortuné, il est fait mention des deux différentes manières dont les bouddhas trépassent, et ce qu’il advient de leurs corps. Certains, comme le Bouddha Shakyamouni, trépassent comme il l’a fait à Kushinagar et leur corps est incinéré. Pour d’autres, quand ils trépassent, leurs corps sont laissés en l’état. Cela signifie que le corps n’est pas nécessairement enterré, mais il peut arriver qu’il soit laissé dans une grotte ou en haut d’une montagne, et disposé ainsi pour demeurer en l’état.

Il y a deux manières de voir l’événement du Bouddha Shakyamouni trépassant à Kushinagar. L’un est selon le point de vue des shravakas, les auditeurs des enseignements, l’autre se fait du point de vue des pratiquants à l’esprit vaste du Mahayana. Les auditeurs, les pratiquants du Hinayana, se font les interprètes d’un trépas dans lequel il ne subsiste aucun reste des agrégats, juste à la manière d’une chandelle qui s’éteint. Le système Mahayana décrit ce qui se passe après le trépas d’un bouddha de manière assez différente. Cependant, dans les deux cas, il y a représentation du trépas du bouddha, ou parinirvana. Dans le Mahayana, on dit que le bouddha ne fait que démontrer le fait de trépasser et qu’il n’y a pas de véritable trépas comme on en a un dans le système Hinayana. Mais la façon dont il manifeste son trépas est de la manière ordinaire à laquelle nous sommes habitués.

Quand le Bouddha en était encore à pratiquer les chemins, requérant de toujours s’entraîner, il prit de nombreuses renaissances, et il existe une description de 500 de ses renaissances sous des formes pures et de 500 renaissances sous des formes impures. Les 500 renaissances impures étaient sous des formes non humaines, et l’une d’elles était une renaissance en tant que très grand singe. À cette époque, il y avait des chasseurs qui traquaient tous les animaux de la forêt. Alors que tous les animaux fuyaient devant les chasseurs, ce grand singe – l’une des vies antérieures du Bouddha – aperçut une rivière. Il mit ses pieds sur l’une des rives, s’arc-bouta au-dessus du cours d’eau et, plaçant ses bras sur l’autre rive, forma un pont en sorte que les cerfs et autres créatures de la forêt puissent traverser et échapper aux chasseurs. Après que tous les animaux eurent passé le cours d’eau, le singe regarda en arrière et vit qu’il y avait encore une toute jeune créature qui trottinait, il attendit donc que le dernier animal ait franchi la rivière. Tout ce trafic d’animaux avec leurs sabots acérés comme ceux des daims, etc., en lui passant dessus, avait mis en lambeaux le dos du singe, lui causant de graves dommages. Son corps était dans un état terrible et hors d’usage, il décida donc de s’en défaire, tomba dans le cours d’eau et mourut.

Plus tard, quand le Bouddha renaquit en tant que Shakyamouni, il eut de très nombreux disciples qu’il conduisit à divers états de réalisation et d’accomplissement. Quand le Bouddha fut sur le point de trépasser, il remarqua qu’il restait cet homme non bouddhiste qui avait toujours le karma d’être un de ses disciples et d’atteindre des réalisations. Le Bouddha fit en sorte d’allonger sa durée de vie d’un mois supplémentaire afin d’être en mesure d’enseigner ce dernier disciple. Passé ce délai d’un mois de vie en plus, il se rendit à Kushinagar et trépassa. La raison en était que ce disciple avait été ce jeune animal de la forêt qui était resté en arrière après que tous les autres animaux eurent franchi la rivière, mais qui avait encore le karma de passer sur le dos du singe en guise de pont, le singe n’étant autre que le Bouddha. Il avait donc toujours le karma pour être un disciple du Bouddha et ce récit trouve son origine dans cette circonstance.

Les corps d’un bouddha

Ce type de Corps d’Émanantion ou Nirmanakaya d’un bouddha est appelé Nirmanakaya suprême, et possède 32 signes majeurs excellents et 80 traits mineurs exemplaires, comme le Bouddha Shakyamouni.  Si nous avons accumulé les potentiels pour rencontrer pareil Corps d’Émanation suprême d’un bouddha, alors, même en tant qu’être ordinaire, nous serons capables de rencontrer une telle figure ; mais si tel n’est pas le cas, nous en serons incapables. Quant aux Sambhogakayas ou « Corps de Pleine Jouissance du Mahayana », ils résident à Wo-min ou royaume d’Akanishta, le royaume sans supérieur, et ces derniers ne peuvent être vus que par des aryas bodhisattvas. Les arya bodhisattvas sont des êtres dédiés qui ont véritablement connu non conceptuellement le vide au moyen d’un cognition directe. Hormis ces aryas bodhisattvas, personne d’autre n’est capable de voir des Sambhogakayas. Quant aux Dharmakayas, les « Corps des bouddhas qui tout embrassent », excepté les bouddhas eux-mêmes, aucun autre être, pas même les arya bodhisattvas, ne sont en mesure de les percevoir.

Parmi les divers types de Corps d’un bouddha, en tant qu’êtres ordinaires, nous ne pouvons pas voir un Dharmakaya, pas plus qu’un Sambhogakaya, un Corps de Pleine Jouissance, et la plupart d’entre nous ne peuvent même pas voir un Corps d’Émanation suprême, un Nirmanakaya suprême. Toutefois, il existe trois sortes de Nirmanakayas, ainsi on a :

  • Un Corps d’Émanation suprême
  • Un Corps d’Émanation comme artisan
  • Un Corps d’Émanation en tant que personnage

Les êtres ordinaires comme nous ont la capacité de voir un Corps d’Émanation, un Nirmanakaya, soit en tant qu’artisan, soit comme personnage ordinaire. Des exemples de Nirmanakaya ou Corps d’Émanation en tant que personnages, qui ont littéralement pris naissance, seraient le tuteur senior, Yongdzin Ling Rimpotché, et Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

En ce qui concerne le Sangha, le mot sanskrit possède la connotation de « communauté suprême » tandis que le mot tibétain, lui, a la connotation d’« intention » et de « but positif ». Donc, si on les assemble comme « communauté suprême dont l’intention est un but positif » ou « communauté d’intention », on véhicule le sens plein tant du sanskrit que du tibétain.

Il est utile, en particulier dans les cérémonies où vous prenez les préceptes du Mahayana, de faire les récitations à la fois en tibétain et en français et d’avoir dans la traduction une terminologie qui communique véritablement les connotations des mots originaux plutôt que d’avoir des réserves d’expressions toutes faites, héritées de traducteurs antérieurs. 

Il y a un récit montrant un exemple de Corps d’Émanation comme artisan ou artiste. Il y avait une fois un roi des gandharvas. Les gandharvas sont des musiciens célestes ; littéralement, leur nom signifie « ceux qui se nourrissent de parfums ». Ce roi des musiciens célestes était extrêmement fier et arrogant d’être un joueur de vina aussi virtuose, un instrument indien à corde. Afin de soumettre ce roi orgueilleux, le Bouddha se manifesta comme artisan, en l’occurrence sous l’aspect d’un musicien. Ils eurent une compétition musicale sur la vina, laquelle comporte un millier de cordes. À chaque reprise, ils coupaient de plus en plus de cordes et continuaient à jouer de la vina avec de moins en moins de cordes, jusqu’au moment où il ne leur resta plus qu’une corde. Le roi était toujours capable de se mesurer au Bouddha, mais quand le Bouddha coupa la dernière corde et continua de jouer de la belle musique sans plus de cordes, alors le roi dut reconnaître sa défaite. De la sorte, la Bouddha fut capable de rabaisser l’orgueil du roi et finalement d’aider à dompter son esprit. Tel est l’exemple d’un Corps d’Émanation en tant qu’artisan.

Dès lors, les vrais Corps de Forme que nous pouvons rencontrer avant de devenir bouddha nous-mêmes seraient pareils à un Corps d’Émanation suprême, un Corps d’Émanation en tant qu’artisan, ou en tant que personnage – ce sont là les différents Nirmanakayas – et aussi à un Sambhogakaya ou Corps de Pleine Jouissance. Parmi ces Corps de Forme, un Corps de Pleine Jouissance, ou Sambhogakaya, est un corps qui ne trépasse pas. Tandis que les divers Corps d’Émanation, les Nirmanakayas, qu’ils soient suprêmes, ou sous forme d’artisan ou de personnage, sont des corps au moyen desquels un bouddha manifesterait le fait de trépasser.

Comment cette question a-t-elle surgi ? À quel point du discours ? Quelle en était l’occasion ?

Je pense que vous parliez des quatre forces d’opposition et du fait que nous pouvons purifier les actions. Ensuite, il y a eu l’histoire de l’arhat qui avait toujours à endurer le résultat de ses actes.

La question a surgi du récit sur Nagarjuna, dans lequel Nagarjuna disait : « La seule façon que vous avez de pouvoir me tuer est due au fait que j’ai toujours ce potentiel karmique latent que je n’ai pas admis ouvertement. Je ne me suis pas purifié d’avoir tué cette fourmi et donc la seule façon que vous avez de pouvoir me tuer c’est en me tuant de la même manière dont j’ai tué cette fourmi. » La question alors est de savoir, en ce qui concerne les bouddhas, s’il s’agit du même cas de figure quand les bouddhas manifestent le fait de trépasser ? Est-ce dû à un potentiel karmique dont ils ne se sont pas purifiés ?

Les bouddhas expliquent qu’il en est ainsi, mais en fait, ils ne font que démontrer les lois du comportement et ses résultats. Les bouddhas se sont purifiés de tous les potentiels négatifs, il n’y a donc aucune raison pour qu’ils fassent l’expérience des résultats d’aucune action négative qu’ils auraient pu commettre dans le passé. Toutefois, pour démontrer la certitude des lois du karma, ils manifestent parfois différentes choses qui leur arrivent, bien qu’il s’agisse juste d’une démonstration qu’ils mettent en scène afin d’enseigner une leçon particulière.

Autres exemples comme quoi, si vous avez commis un certain acte, vous en récolterez le résultat

Il y a le récit historique de la fois où le Bouddha a eu une épine dans le pied. Les gens ont demandé : « Pour quelle raison avez-vous eu cette écharde ? » Il répondit : « Dans une vie antérieure, j’étais le capitaine d’un bateau de marchandise avec cinq cents marchands à bord. Le bateau avait pris la mer en quête de trésors qui se trouvaient dans les profondeurs de la mer et, de retour sur la terre ferme, le navire était rempli de pierres précieuses et de diverses richesses.

« Or, il y avait à bord un criminel, du nom de Minag Dungdung, qui voulait s’emparer du navire, tuer tout le monde et voler le trésor. À ce moment-là, je vis que si rien n’était fait pour arrêter ce criminel, il tuerait tout le monde. Je me suis échangé alors avec les autres et plutôt que de laisser ce criminel accumuler un énorme potentiel négatif en tuant tout le monde et en laissant souffrir les marchands qui seraient tués par lui, j’ai pris sur moi toutes les conséquences douloureuses en le tuant moi-même afin de l’empêcher de commettre cet acte. Donc, au moment où je l’ai tué, je l’ai fait en acceptant pleinement toutes les conséquences désastreuses qui s’ensuivraient. Le fait que j’ai eu une épine dans le pied est le résultat de cette situation. »

Bien entendu, le Bouddha s’était purifié de ce karma négatif, mais il permit qu’un épine le pique afin d’enseigner cette leçon à ses disciples. On trouve donc ce genre d’exemples, même chez les bouddhas. Ce sont des illustrations du fait que, si vous avez commis un certain acte, vous rencontrerez son résultat, et que si vous ne l’avez pas commis, vous ne le rencontrerez pas.

Un autre exemple que j’ai omis de mentionner est celui de Devadatta frappant ou essayant de frapper le Bouddha ; cela aussi peut enseigner aux gens le même genre de leçon à propos du karma.

Autres exemples comme quoi, si vous avez commis un certain acte, cela n’aura pas été en vain

Mais il existe encore un type d’exemple différent. Il y avait jadis seize voleurs qui volèrent une vache et l’apportèrent à une certaine dame en ville, laquelle tenait une auberge. Ils égorgèrent alors la vache et la mangèrent. À l’époque du Bouddha, il y avait l’épouse d’un ministre qui avaient eu seize fils. Les seize fils étaient extrêmement habiles, savants et intelligents, et le roi les avait en grande faveur. En ce temps-là, la vache qui avait été volée dans cette vie antérieure avait pris renaissance en tant qu’un autre ministre du même roi, or il n’aimait pas du tout ces seize enfants. En une certaine occasion, ces seize fils, qui étaient plutôt bagarreurs et athlétiques, traversaient un pont tout en chahutant, se donnant des coups et se battant entre eux. Cet autre ministre qui avait été la vache dit alors au roi : « Vous aimez ces jeunes là-bas, mais en vérité ils ne valent rien, ils font semblant d’être gentils et innocents en votre présence. » 

Un jour, cet autre ministre donna à chacun des seize fils une canne creuse faite d’une espèce de cristal, laquelle recélait un couteau aiguisé à l’intérieur. Vu de l’extérieur, vous ne pouviez pas voir qu’il y avait un couteau dedans, et on aurait dit juste de jolis bâtons de cristal. Le ministre alla trouver alors le roi et dit : « Vous pensez que ces garçons sont innocents et doux, mais, en vérité ils viendront ici un jour avec des cannes en cristal qui contiennent des armes cachées à l’intérieur, et ils vous tueront. » Le roi vit les garçons jouer dehors avec ces cannes et, bien qu’il ne crût pas le ministre, il demanda à quelqu’un d’apporter une de ces cannes et la brisa pour voir ce qu’il y avait dedans.

Le Bouddha qui était conscient de l’odieux stratagème qui se tramait, alla cette nuit-là à la maison de la mère des garçons et lui donna des enseignements, et celle-ci obtint la cognition directe de la réalité, c’est-à-dire du vide, réalisant ainsi l’état d’un être libéré, l’état d’arhat. De retour à la cour, le roi avait fait briser l’une de ces cannes et vit, de fait, qu’il y avait une arme cachée à l’intérieur. Il se mit très en colère après les garçons et, sans autre procès ou investigation, leur fit trancher la tête, mit toutes les têtes dans une grande boîte et fit porter la boîte à la maison de leur mère. Mais, comme je l’ai expliqué, la mère avait reçu la visite du Bouddha cette nuit-là et avait acquis la cognition directe non conceptuelle de la réalité, aussi, quand elle ouvrit la boîte avec les têtes de ses seize enfants à l’intérieur, elle fut en mesure de rester calme et de ne pas se sentir bouleversée. 

Dans ce récit, les seize fils étaient les seize voleurs de vache dans cette vie antérieure et la mère était l’aubergiste, la femme qui avait aidé à préparer le repas et avait servi la vache aux voleurs de bétail. Cela montre comment, si vous avez commis certaines actions, le potentiel karmique accumulé à cause d’elles ne se perdra pas mais, en fait, mûrira. 

Autres exemples de maturations du karma

À l’époque du Bouddha, il y avait un marchand de bois qui fit une offrande de pièces d’or au Bouddha et à la communauté du Sangha. Le résultat fut que cette personne reprit naissance avec des boucles d’oreille en or. Il y avait également une autre personne qui fit une offrande d’or au Bouddha et quand cette personne eut repris naissance chaque fois que ses mains se joignaient puis s’ouvraient, une pièce d’or en tombait. 

Ailleurs, quelqu’un construisait un énorme stoupa reliquaire et un des ouvriers se plaignait toujours amèrement de tout le travail que cela demandait : « Pourquoi diable construisez-vous une telle énorme monstruosité ? C’est tout simplement trop de travail ! » Il se plaignait tout le temps. Il ne cessait de se plaindre que c’était trop grand, que c’était monstrueux, mais finalement le monument fut terminé. Quand il vit le monument fini, il se réjouit et pensa que cela en valait la peine après tout. Il utilisa son salaire pour acheter une cloche d’or dont il fit l’offrande et qui fut placée ensuite au sommet du stoupa. Le résultat fut qu’il prit renaissance à l’époque du Bouddha Shakyamouni en tant que moine qu’on appelait « celui à la voix mélodieuse » en raison de sa voix extrêmement douce. En revanche, son corps était d’une monstruosité absolue, un complet désastre. Il était nain avec un corps vraiment difforme et quiconque le voyait était révolté à sa vue et avait la nausée. Mais sa voix était si suave que toutes celles et ceux qui passaient près de lui s’arrêtaient pour l’écouter. Même les animaux dressaient leurs oreilles quand il chantait.

Un riche mécène vint voir un jour le Bouddha et entendit cette magnifique voix qui psalmodiait. Il dit : « J’aimerais vraiment rencontrer le moine qui chante ainsi. » Le Bouddha répondit : « Non ; il serait de loin préférable que vous ne le voyiez pas. » Mais le mécène insista pour aller voir ce moine, et, quand il le vit, à cette vue, il fut profondément révolté. Il demanda quelle en était la cause et le Bouddha expliqua que, dans une vie antérieure, le moine avait travaillé comme ouvrier à la construction de ce stoupa tout en se plaignant continuellement que le stoupa était une monstruosité et qu’on ne devrait pas le construire aussi grand. Le résultat fut qu’il reprit naissance en tant que nain très petit et difforme, un vrai monstre. Mais du fait qu’à la fin de la construction il avait offert une cloche au stoupa, le résultat était qu’il avait une très belle voix.

Il y a une autre histoire, celle d’une contrée où vivaient sept reines qui toutes s’en allèrent pique-niquer avec leur servante. Au cours du pique-nique, elles voulurent faire un feu, or il y avait un buisson avec un nid de faisan dedans. Tandis que la servante était aller chercher de l’eau, les sept reines mirent le feu au buisson et brûlèrent le faisan qui en mourut. Ces reines prirent renaissance à l’époque du Bouddha, et toutes se firent nonnes et réalisèrent l’état d’arhats, d’êtres libérés. En tant qu’êtres libérés, elles possédaient toutes des pouvoirs miraculeux, étaient capable de voler dans les airs et de faire jaillir divers éléments de leurs corps comme du feu et de l’eau, etc. La servante avait pris renaissance également à la même époque et vivait aussi avec ce groupe de nonnes, mais elle n’avait pas réalisé l’état libéré d’un arhat.

Un jour, alors qu’elles se trouvaient réunies, la maison prit feu et bien que les sept reines eussent atteint la libération, et fussent en mesure de voler dans les airs grâce à leurs pouvoirs miraculeux, elles furent incapables de s’en servir et furent toutes brûlées vives. À nouveau, ceci est un exemple comme quoi si vous avez accumulé un certain potentiel karmique, vous devrez faire face à son résultat, lequel ne se sera pas perdu. De nouveau, dans cet exemple, elles n’avaient pas admis ouvertement leur faute ni ne s’étaient purifiées du potentiel accumulé. La servante, qui n’avait pas participé à l’acte de mettre le feu au buisson avec le faisan dedans, fut également prise dans l’incendie au cours de cette dernière vie, mais fut en mesure de s’échapper en rampant hors de la maison par un égout. Cet exemple montre également que quand vous n’avez pas accumulé un certain potentiel, vous n’aurez pas à faire l’expérience de son résultat.

Développer une croyance confiante dans les enseignements sur le karma

Toutes les intrications exactes et les détails subtils des lois du comportement et de ses résultats sont des choses dont seul un bouddha totalement illuminé est à même d’être pleinement conscient. Il est très important d’étudier ces lois et ces sujets. Les textes qui les expliquent se trouvent dans les paroles du Bouddha rapportées dans le Kangyur, dans plusieurs de ses volumes et en particulier dans le Soutra du sage et du fou. Tous ces écrits parlent du karma et vous devriez essayer de les étudier.

Quant à la véritable présentation du comportement et de ses résultats, le fait de renaître dans des royaumes inférieurs, ce genre de situations, ce sont des choses que nous ne pouvons pas voir par la simple perception, avec nos propres yeux. La seule façon dont nous pouvons nous en convaincre, c’est de s’en remettre à l’autorité scripturale du Bouddha, en s’appuyant sur les paroles du Bouddha. Comment développons-nous véritablement cette croyance confiante dans le fait que les propos du Bouddha sur le karma, etc., sont corrects ? L’accepter uniquement parce que le Bouddha est un être saint très précieux est quelque chose qui ne convient pas à tout le monde, et ce n’est pas non plus une raison très stable et sérieuse pour croire ce que le Bouddha a dit, car il est fort probable que vous puissiez finalement penser que le Bouddha a simplement fabriqué tout ça.

Comment développons-nous une croyance confiante dans ce que le Bouddha a dit à propos du karma et de ces lois ? Eh bien, nous considérons toutes les choses que le Bouddha a dites au sujet du vide, au sujet de la réalité. Le Bouddha a fourni de nombreux raisonnements logiques pour établir qu’il n’existe rien de tel que tous ces modes d’existence impossibles aussi variés que fantasmés. Si nous utilisons nos pouvoirs de raisonnement en passant en revue ces arguments logiques, alors nous aussi nous serons convaincus que ce que le Bouddha a dit sur la réalité est vrai. De la même manière, le Bouddha a donné toutes sortes de méthodes pour être en mesure d’acquérir un esprit calme et posé, pour être capable de développer shamatha, la quiétude mentale, et si nous les mettons en pratique, nous serons en fait capables d’obtenir un état d’esprit calme et posé. Une fois que vous en avez obtenu la preuve pour vous-même, vous développez alors une croyance confiante que ce que le Bouddha a dit était vrai, et donc, par extrapolation, vous obtiendrez une croyance confiante dans ce que le Bouddha a dit à propos des lois du comportement et de ses résultats.

Tout ceci a surgi de la discussion sur les dix actions destructrices et les dix actes constructifs. Ce sont des choses qu’il est très important de connaître et de mettre en pratique.

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